Perhaps Love – (Hong-Kong – 1h47) de Peter Ho-Sun Chan, avec Takeshi Kaneshiro, Zhou Xun, Jackie Cheung…
A défaut d’être un bon film ou même un film intéressant, Perhaps Love constitue un événement capital dans l’histoire du cinéma contemporain. Involontairement, Peter Ho-Sun Chan… (lire la suite)
Sûrement que non
A défaut d’être un bon film ou même un film intéressant, Perhaps Love constitue un événement capital dans l’histoire du cinéma contemporain. Involontairement, Peter Ho-Sun Chan nous permet de répondre à cette question fondamentale, presque la seule qui vaille d’ailleurs : un cinéphile fait-il un bon cinéaste ?
Histoire de ménager un peu de suspense et de ne pas déployer tout de suite une invraisemblable batterie d’effets stylistiques, on peut donner quelques contre-exemples célèbres de cinéaste/cinéphile brillant voire classique, comme Martin Scorsese. Un cinéaste peut donc être cinéphile ; dans certains cas, c’est même conseillé. C’est là qu’intervient Peter Ho-Sun Chan, brave garçon un peu romantique qui croit sans doute encore qu’avoir de bonnes références suffit à faire de bons films. Insouciant, va. Passer son enfance à visionner sans relâche les films de Vincent Minnelli, c’est bien, plutôt respectable même quand on voit la culture de certains cinéastes actuels. Mais à trop s’appliquer à copier le maître, on finit par faire du « sous » voire du bas de gamme, quelque chose entre Baz Luhrmann et un indigeste mélodrame cantonais. L’image est parfaite (merci Peter Pau et Chris Doyle[1]) mais sans aucune saveur, les chorégraphies se noient dans un excès syncopal de mièvrerie assumée. Quant au montage, il fait parfois mal aux yeux et souvent rire. Insupportable ? Même pas. Juste insipide.
Romain Carlioz
Notes
[1] La crème des « cinematographers » locaux. Ils ont travaillé respectivement avec Tsui Hark et John Woo pour l’un et Wong Kar-waï pour l’autre.