Indé caféiné

Indé caféiné

A Marseille, Lollipop n’est plus seulement un label punk-rock : c’est aujourd’hui un « café-disquaire » aux idées larges, conçu comme un espace de vie dédié à la culture indé. Présentations.. (lire la suite)

A Marseille, Lollipop n’est plus seulement un label punk-rock : c’est aujourd’hui un « café-disquaire » aux idées larges, conçu comme un espace de vie dédié à la culture indé. Présentations

Noir, blanc et rouge. Forcément, quand on a pas la quadrichromie en pages culture, c’est pas évident. Mais dès qu’on pénètre à l’intérieur du nouveau café-disquaire qui va compter dans les mois qui viennent, l’effet est saisissant : le Lollipop Music Store semble avoir trouvé son habit naturel, rock’n’roll sur la forme, et pas seulement quant au fond. Lollipop ? Les lecteurs de ces pages comme les habitués de certaines salles (la Machine à Coudre, le Poste à Galène) connaissent bien ce patronyme connoté 60’s[1], décade emblématique d’un son « garage » que l’éponyme label phocéen affectionne plus que de raison. Structure majeure du punk-rock local depuis plusieurs années, Lollipop abrite quelques-uns des acteurs clef du mouvement à Marseille (Hatepinks, Neurotic Swingers) comme à l’international (The Briefs, Tokyo Sex Destruction). Après avoir tâté de la scène (il est guitariste) et de la « direction artistique » dans son appellation la plus DIY, Stéphane, son mentor, a voulu tenter une autre aventure, complémentaire et tout aussi stimulante. Car non sans prise de risques : à l’heure où madame l’industrie du disque fait la gueule, il fait le pari d’ouvrir un magasin spécialisé. Pas n’importe lequel : un « café-disquaire », dont la fonction ne va effectivement pas se limiter à écouler du CD. Dans cette aventure, Stéphane n’est pas seul – il partage les commandes avec un ami de longue date. Là aussi, pas n’importe lequel : Paul Milhaud, alter-ego de scène (il est guitariste pour The Holy Curse) et surtout responsable du défunt magasin Sonic Machine à Paris. Les aléas de la gestion au quotidien, « Paulo » les a bien connus. L’objectif, maintenant, c’est de les contourner au mieux… Pour cela, la boutique Lollipop a choisi l’ouverture, sur deux axes forts (oubliez ici toute notion marketing…) qui font toute sa spécificité. D’abord, en tapant au-delà de leurs affinités électives : pop, chanson, electro, musiques noires et autres styles complèteront l’impressionnant bagage punk/hardcore/rock’n’roll de ces messieurs. Dans ces bacs, il n’y a pour l’heure que des bons disques labellisés indé (mais aussi des bouquins, DVD, fanzines…) – et ça ne fait que commencer. Ensuite, en faisant de cet espace de 130 m2 une sorte de café culturel ouvert à toutes les expériences : concerts acoustiques, expos, apéros à thèmes, projections, dédicaces… Le Lollipop Music Store a été pensé par ses géniteurs comme un lieu d’échanges, que chacun est libre d’investir en y apportant sa pierre (l’entrée est libre, les débats d’idées aussi) mais moins sa cannette de Kro (une buvette cosy et peu onéreuse est là pour ça). Nombre d’éléments sont donc réunis pour que cet espace de vie, dédié à une certaine forme de culture alternative, puisse en devenir un pivot essentiel dans cette ville sinistrée qu’est encore aujourd’hui la nôtre. En ce qui nous concerne, nous sommes déjà sûrs que nous ne serons pas les seuls à soutenir cette enseigne, avec qui nous ne partageons pas qu’un décorum minimaliste – mais une éthique.

PLX

Lollipop Music Store, 2 Bd Théodore Turner (croisement cours Lieutaud/rue des Bergers, 6e). Ouvert du lundi au samedi de 11h à 20h. Rens. 04 91 81 23 39
Soirée de lancement le samedi 9 à partir de 18h30 : apéro, expo, concert acoustique…
http://lollipop.records.free.fr

Notes

[1] My boy lollipop (1964), classique pop de Millie Small