L’intouchable - (France - 1h22) de Benoît Jacquot avec Isild le Besco, Marc Barbé…

L’intouchable – (France – 1h22) de Benoît Jacquot avec Isild le Besco, Marc Barbé…

Dans son film précédent — A tout de suite — Benoît Jacquot collaborait avec la jeune et prometteuse Isild le Besco. On sentait que naissait, entre l’ancien assistant de Marguerite Duras et sa nouvelle muse, une relation forte… (lire la suite)

India Song

Dans son film précédent — A tout de suite — Benoît Jacquot collaborait avec la jeune et prometteuse Isild le Besco. On sentait que naissait, entre l’ancien assistant de Marguerite Duras et sa nouvelle muse, une relation forte, de celles que nourrit régulièrement le cinéma français liant parfois, et pour longtemps, un auteur à un interprète. L’intouchable confirme notre sensation première. L’adolescente fait ici place à une fille plus mûre, presque femme, qui part en quête de ses origines. Jeanne apprend que son père est indien. Elle accepte alors un rôle de cinéma afin de gagner l’argent nécessaire à son voyage. Ce qui nous impressionne le plus dans L’intouchable, c’est le mouvement qui traverse le film, sa capacité à s’ouvrir littéralement sous nos yeux. Des débuts à Pont-à-Mousson, dont le nom porte l’Orient en germe, on ne retient que l’absence de lumière et des espaces confinés. A Paris, Jeanne respire un peu plus. Et c’est finalement en Inde que le film prend sa réelle dimension esthétique. Les couleurs inondent l’écran et le trouble ressenti par Jeanne devient palpable. Perdue dans une foule, filmée par la caméra embarquée de Benoît Jacquot dans un mouvement propre au voyageur, cherchant à capter au mieux une réalité complexe et étrangère qui l’entoure, sa quête devient aussi la nôtre. On assiste alors à des moments forts, comme les crémations des morts au bord du Gange, et l’intensité dramatique croît à mesure que Jeanne se rapproche de son père. Maîtrise narrative, intelligence formelle, Benoît Jacquot nous propose ici un film juste, un film fort.

nas/im