Focus 158 - Fred Flower

Focus 158 – Fred Flower

Pour Fred Flower, dj/producteur aux allures de baba souriant, le bonheur est dans le vrai. Authenticité dans l’attitude, tout d’abord : l’homme se situe aux antipodes des pseudo-starlettes qui peuplent la « nuit marseillaise »… (lire la suite)

Pour Fred Flower, dj/producteur aux allures de baba souriant, le bonheur est dans le vrai. Authenticité dans l’attitude, tout d’abord : l’homme se situe aux antipodes des pseudo-starlettes qui peuplent la « nuit marseillaise ». Très accessible, vrai calme, Flower se transforme pourtant en véritable plante carnivore dès qu’il passe derrière les platines (ou aux commandes de ses machines)… Sincère, il l’est ensuite dans sa démarche artistique : voilà en effet plus de dix ans qu’il cultive sa techno racée et très rythmée, sans céder aux modes successives, simplement en les digérant pour n’en garder chaque fois que quelques éléments qu’il incorpore à ses « lives ». Très hypnotique, limite psyché mais surtout dansante, sa musique est de plus toujours nappée de quelques touches organiques, sous la forme d’une petite mélodie ou d’un gimmick qui rendent le tout très coloré, personnel et vivant. Ce curieux mélange, peu courant en ces temps de « tout synthétique », trouve ses ingrédients dans son passé d’instrumentiste : musicien analogiquement modifié, il a commencé par apprendre des gammes sur une guitare et une basse, avant de prendre une claque à l’occasion d’une rave anglaise de la grande époque (début 90’s). Il continue d’ailleurs, en plus de ses activités technoïdes, à en jouer dans des formations diverses… Cette personnalité forte, donc, tant sur le plan humain qu’artistique, a pourtant fait de lui un personnage atypique sur la place marseillaise, à l’écart de toutes les « familles » électroniques locales. Peu enclin aux compromissions, mais toujours ouvert pour des collaborations (au sein de Two Heads On, prochainement avec Copyshop), il a du mal à expliquer cette situation dont il semble avoir pâti jusqu’à ce qu’il décide de monter sa propre structure. Une rencontre avec deux autres passionnés, basés en Allemagne et en Suisse, un deal des plus avantageux au niveau artistique avec Intergroove (distributeur de référence en la matière), et voilà le label Neopren qui voit le jour en mars 2006. A l’écoute du premier maxi (auquel a notamment collaboré James Taylor de Swayzak), prévu pour bientôt, on lui prédestine un avenir plus que radieux. Avec cette plateforme de développement pour sa musique (et celle de ses poulains), il y a d’ailleurs fort à parier que Fred, après plusieurs années à attendre en marge de la scène techno phocéenne, ne devienne l’un de ses éminents représentants.

Jean-Pascal Dal Colletto

Le 9 au Cabaret Aléatoire dans le cadre de la Journée de l’Europe
www.fredflower.net