Après sa traditionnelle trêve hivernale, Ventilo revient enfin et fait une lecture tardive de la semaine à venir. Bonne année ! (lire la suite)
Le calendrier de l’à-peu-près
Après sa traditionnelle trêve hivernale, Ventilo revient enfin et fait une lecture tardive de la semaine à venir. Bonne année !
Mercredi 31
Attention : match !
(La rédaction sportive de Ventilo, objective, se paye les loges du Stade Vélodrome.)
L’équipe de Lyon, ville bourgeoise et capitale des entreprises pollueuses, dirigée par un président qui régit financièrement la Ligue de football, vient défier l’OM avec arrogance. Enfin autorisés à se rendre au stade, 60 000 supporters phocéens soutiennent la victoire de leur équipe malgré l’arbitrage corrompu et les sanctions démesurées. En ce mercredi, la vérité est enfin consacrée : « un jour, le monde parlera marseillais ».
Jeudi 1er
Tu auras noté qu’à côté de toi, il y a des interrupteurs et que quand tu appuies, c’est la nuit. Mais as-tu remarqué que quand tu n’appuies pas, ça consomme, ça dépense, ça pollue, ça massacre des noirs et ça enrichit des connards ? Alors on te propose de jouer avec nous (mais attention au baby boom) : fais ressembler ta ville à une photo satellite de la Corée du Nord en pleine nuit. Devine quel est le premier monument marseillais à s’éteindre à 19h55 ?
Vendredi 2
Ségolène Royal se rend en Molvanie (1) dans le plus grand secret et prononce un discours en dialecte local devant une foule médusée de quatorze personnes. La presse française, ignorant le molvanien, est persuadée d’assister à une énième bourde de la candidate PS et en fait ses choux gras. « Non, mais elle le fait exprès ? Elle n’a décidemment pas l’étoffe d’une présidente ».
Samedi 3
10h47 : munies de leur journal préféré, 125 400 personnes selon les organisateurs, 666 selon la police, envahissent les rues de la Belle de Mai où elles s’adonnent à des pratiques étranges : elles performent, créent des symphonies avec leurs téléphones portables, slament, inventent des chorégraphies pour parapluie, chantent, chantent, dansent et mets tes baskets (chouette, c’est sympa tu verras). Cette liesse artistique impromptue s’empare des badauds qui participent sans le savoir à une flash rue initiée par des artistes de la Friche. (Pour plus de renseignements : 08 72 73 35 24 / www.flashrue.net)
Dimanche 4
Après s’être rendu à Santiago du Chili en secret et petit comité (250 gardes du corps et 350 journalistes affiliés a la grande loge nationale de France) pour rendre hommage au Général Pinochet, le petit Nicolas revient dans l’après-midi pour appliquer le Plan Condor à l’ensemble de la planète et résout l’enquête sur le vol du scooter de son fils grâce à Google Earth et Interpol. Suite à un témoignage anonyme, il fait enfermer 25 000 beurs, 15 000 blacks, 2 millions de chômeurs — et 300 grévistes qui passaient par là — dans le Parc des Princes qui ne servira plus à rien vue la tournure du match opposant feu le PDSG au sublime Olympique de Marseille (7-0 à la mi-temps). Le lendemain, à l’exception de 20 minutes, la totalité des journaux français salue le courage « d’avoir pris en main une situation qui faisait du tort aux assurances françaises ».
Lundi 5
Lundji, me baladant rue Paradjis, y’a une gadji qui me djit : « Tya vu ? Dans les journaux, on ne parle que de Ségo et Sarko… Mais y’a aussi Arlette, Olivier, Dominique, François… Tout ça parce qu’ils sont pas nains et fiers de serrer la main de Bush pendant qu’ils couchent avec une journaliste de Voici quand sa femme les trompe avec un homme d’affaires plein de thunes ou parce qu’ils s’envoient pas le richissime président de Logan alors que leur mari est gros et chauve et couche avec la mère de Michel Hidalgo… » Alors calmement je lui réponds : « Je sais, je sais… C’est malheureux, mais la vraie raison, c’est que nous avons tous l’ordre de noyer le poisson et de ne pas dévoiler la vérité : ils forment un couple SM depuis plus d’un an et que c’est l’amour fou. Mais chut. »
Mardi 6
C’est le bouclage de Ventilo. Je constate que les bonnes résolutions 2007 de finir le journal pendant la journée ont tenu bon… une semaine. Il est 24 heures, j’ai trente-trois ans depuis une semaine et j’essaie tant bien que mal de faire un vrai édito sur le vide actuel de notre génération, le virtuel de notre société, l’absurdité de nos vies et le fascisme moderne qui s’installe… Il est vraiment tard.
Texte et illustration : EG (avec CC)