Extérieur Nuit nous offre l’une des plus belles rétrospectives de cette rentrée, autour du plus grand des réalisateurs allemands exilés aux USA, Fritz Lang. Une superbe manifestation qui nous propose, durant presque deux mois, de revenir sur le parcours de ce génie de l’image… (lire la suite)
Extérieur Nuit nous offre l’une des plus belles rétrospectives de cette rentrée, autour du plus grand des réalisateurs allemands exilés aux USA, Fritz Lang. Une superbe manifestation qui nous propose, durant presque deux mois, de revenir sur le parcours de ce génie de l’image.
L’exil des réalisateurs allemands d’avant-guerre est un thème cinématographique passionnant que décline depuis quelques années l’excellente structure Extérieur Nuit. Un thème qui pose clairement la question de l’engagement, de la création, du trauma personnellement vécu, et distillé dans l’oeuvre. La précédente édition, l’année passée, autour de l’interaction artistique Fassbinder-Sirk, nous permettait de découvrir toute l’influence de cette poignée de cinéastes exilés sur l(es) Histoire(s) du Cinéma, d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Extérieur Nuit s’attache aujourd’hui au parcours de Fritz Lang, offrant pour l’occasion l’une des plus belles rétrospectives du Maître dans nos contrées. Et ce en trois parties évidentes : la période allemande d’une part, dont Metropolis et M le maudit restent les joyaux incontestés. Chefs- d’œuvres qui alimentèrent un rapport trouble avec le nazisme naissant, Hitler lui-même se retrouvant dans la vision que Lang donnait de l’Allemagne, construit sur une mésentente profonde de sens. Lorsque le réalisateur est naturellement appelé par Goebbels à devenir le cinéaste officiel du parti, c’est l’exil. Une autre page de son œuvre s’ouvre donc, sans cesse teintée par son obsession de la fatalité, par la lutte de l’individu sur lui-même. Viennent de formidables films que cette rétrospective nous permettra de (re)découvrir avec force délectation : La femme au portrait et Les contrebandiers de Moonfleet, bien sûr, mais également La femme au gardénia ou L’ange des maudits. Fritz Lang, à la fin de sa vie, reviendra tourner en Allemagne, en l’occurrence son Diabolique Docteur Mabuse. Le grand cinéphile Jean Douchet sera de la partie pour nous éclairer sur les nombreuses subtilités d’une œuvre incontournable.
Sellan
Retour à Berlin – Retour à Jean-Michel Palmier : Fritz Lang / Berlin -Hollywood : Weimar en exil. Jusqu’au 23/02 à Marseille (Variétés, César et Polygone étoilé) et Aix (Institut de l’Image). Rens. 04 91 33 50 88