Dj T
En triste état il y a encore quelques années, le petit monde du clubbing a depuis pris bien des couleurs, à Marseille et dans les environs, tant et si bien que l’actu n’a jamais été aussi chaude que ces dernières semaines… (lire la suite)
Dj T
En triste état il y a encore quelques années, le petit monde du clubbing a depuis pris bien des couleurs, à Marseille et dans les environs, tant et si bien que l’actu n’a jamais été aussi chaude que ces dernières semaines. Si les petites assos ont été les premières à sonner ce réveil tardif mais salutaire, une tendance lourde semble se confirmer à l’échelle locale : les gros clubs prennent aujourd’hui le relais, en confiant la direction artistique de leurs week-ends à qui de droit. Ainsi du Club/Studio 88, repère bourrin de la jeunesse dorée aixoise métamorphosé en maison exigeante et trendy (on y reviendra), et désormais du Vertigo, à la clientèle similaire (…) mais dont la programmation suit le même chemin. Ce qui ne manque évidemment pas de faire grincer quelques dents, le gâteau n’étant pas gros à partager avec les mêmes ingrédients, mais augure pour le clubber lambda de beaux lendemains de fête, arrosée ou non. Venons-en donc aux faits : depuis un mois, le Vertigo aligne chaque week-end, sous l’impulsion de Steph Highland, du lourd. Et vendredi soir, c’est l’Allemand Thomas Koch, alias Dj T, qui s’y colle. Dans le genre, difficile de faire plus solide : celui-ci a cumulé toutes les casquettes inhérentes au métier – successivement Dj, journaliste spécialisé, organisateur de soirées, gérant de club, producteur, patron de label. Ouf ! Une véritable encyclopédie de la musique électronique, ou plutôt des musiques à danser, le « groove » se révélant le fil conducteur de ses (déjà) vingt années d’activisme. Car c’est en 1987 qu’il se décide à entamer sa carrière aux platines, après avoir collectionné pendant des années les vinyles de musique noire : funk, disco, hip-hop, nul doute que c’est d’ici qu’émane cet évident sens du rythme, aujourd’hui encore palpable dans ses productions… electro. Parce que pas plus d’un an plus tard, il plonge assez logiquement dans la vague acid-house naissante, recentrant sa technique de mix vers un tempo 4/4 qu’il ne lâchera plus. Dès lors, Thomas Koch (il ne deviendra Dj T qu’à l’orée du siècle nouveau) va cultiver sa passion tout au long des années 90, se nourrissant de toutes les ramifications de la musique « binaire » pour se construire un style – très affirmé quand il passera à la production. Bien sûr, la création du magazine spécialisé Groove (tiens donc) est loin d’être étrangère à cet enrichissement permanent : en animant pendant quinze ans la rédaction en chef de cette bible teutonne, Koch a eu le temps de faire le tour de la question, pour finir logiquement par monter à Berlin (avec ses amis de Booka Shade et M.A.N.D.Y) son propre label, Get Physical. Une structure qui fait aujourd’hui référence, dans une veine electro-house teintée d’excursions minimales, déclinée en de nombreux maxis (le plus mémorable étant sans doute le Mandarine Girl Ep de Booka Shade) et quelques long-formats (la compilation Body Language vol.1 et l’album de Dj T se sont posé l’an dernier comme deux des meilleurs disques du genre).
PLX
Le 24 en dj-set au Vertigo (voir infos ci-dessous) Dans les bacs : Boogie Playground (Get Physical/Cyber) Prochainement dans les bacs : Get Physical, 2nd anniversary label compilation (Get Physical/Cyber) www.physical-music.com