Journées du Film sur L’Environnement à Aix-en-Provence
Au bout du souffle
Parallèlement à son événement phare de novembre consacré à l’architecture au cinéma, l’excellente structure aixoise Image de ville propose, à l’orée du printemps, sa huitième édition des Journées du Film sur l’Environnement, cette année consacrée à la représentation de l’air au cinéma.
Filmer l’air, le souffle, le vent, est une gageure qui nécessite de développer le langage de l’abstraction sur grand écran. Des cinéastes russes des années 20 aux poètes du réel que sont, par exemple, Joris Ivens, Artavazd Pelechian ou Michelangelo Frammartino, en passant par Giono et son œuvre panique, nombre de cinéastes ont exploré les manières de filmer l’indicible, interagissant sur les êtres et objets qui composent l’œuvre. Image de Ville conserve pour l’occasion une formule qui a fait son succès, mêlant conférences, débats, expositions, séances jeune public, et, évidemment, projections de films. La soirée d’ouverture fait d’emblée forte impression, avec un ciné-concert assuré par la compagnie LM sur le chef-d’œuvre de 1928 de Victor Sjöström, Le Vent, dans lequel les souffles répétés des éléments naturels deviennent des personnages à part entière. Un autre pan de la programmation est réservé à Joris Ivens, en présence de sa veuve Marceline Loridan-Ivens, autour de deux films somptueux : Pour le Mistral et Une histoire de vent, où l’on prend pleinement conscience de l’importance du souffle dans l’œuvre de ce grand documentariste. D’autres films et intervenants viendront alimenter cette thématique passionnante dans le champ du langage cinématographique, offrant un souffle poétique aux premiers jours du printemps.
Emmanuel Vigne