Vuneny > le 14 à l’Intermédiaire
Dälek + Picore + Kill The Thrill > le 15 au Cabaret Aléatoire
Oxmo Puccino & The Jazzbastards > le 16 à l’Affranchi
Shaolin Temple Defenders > le 17 à l’Escale St-Michel (Aubagne)
SoCalled > le 20 à l’Espace Julien
Vuneny > le 14 à l’Intermédiaire
Créé à Mostar (Bosnie-Herzégovine) en 2003, Vuneny s’est vite illustré en produisant la bande-son d’un film muet de Philippe Garrel, Le révélateur. Les adeptes d’un exotisme un peu cliché risquent d’être surpris, car ce groupe s’invite dans des territoires musicaux que ses origines bosniaques ne laisseraient soupçonner. Il s’illustre en effet plutôt du côté du rock, mais un rock aux accents dub, parfois noisy et toujours planant. Qu’elle possède la légèreté atmosphérique de l’ambient, la souplesse du dub ou l’énergie électrique du rock bruitiste, cette musique parvient toujours à créer une ambiance particulière et très personnelle, qu’on pourrait qualifier d’urbaine à défaut d’être réellement industrielle. Ces climats nous font parfois penser à Brian Eno, à Massive Attack ou à Squarepusher : c’est dire si on attend avec impatience leur escale marseillaise.
www.vuneny.org
Dälek + Picore + Kill The Thrill > le 15 au Cabaret Aléatoire
Rock et hip-hop ont parfois fait bon ménage : des riches heures de Run DMC au noisy-rap de Public Enemy ou Ice-T, l’urgence revendicatrice de ces deux mouvements a souvent donné lieu à une cohabitation productive. Plus que l’énergie, c’est ici l’ambiance commune aux productions de chacun des groupes à l’affiche qui a poussé Jarring Effects à monter cet « Aliens Conspiracy Tour », à la suite d’un concert commun à la Marquise (Lyon) en 2005. Musique sombre et urbaine, on perçoit dans le rap des Américains de Dälek, le rock indus de Kill The Thrill et le trip-hop torturé de Picore cette même noirceur industrielle qui rend cette musique à la fois pertinente et inquiétante. Le Cabaret Aléatoire – ancienne friche industrielle devenue salle de concert – retrouvera pour une fois ses couleurs originelles et servira de décor idéal à ce concert prometteur.
www.jarringeffects.org
Oxmo Puccino & The Jazzbastards > le 16 à l’Affranchi
Il est rare que l’on défende dans ces pages des rappers made in France. S’il ne sont pas nombreux à mériter notre attention, certains se distinguent par une écriture subtile et une aisance rare au micro. Oxmo Puccino est de ceux-là. Il représente, avec Rocé, ce que le rap français nous a offert de mieux depuis quelques années. Sorti sur le prestigieux label Blue Note, son dernier album enregistré avec les Jazzbastards – un quartette jazz classieux – mêle généreusement l’efficacité des mots à la beauté organique des instruments. Accompagné par son nouveau groupe, l’homme au verbe coloré poursuit une carrière qui n’a jamais été entachée par le mauvais goût : là où beaucoup d’autres s’enlisent dans leurs propres contradictions, il garde toujours ses distances et fait preuve d’un humour salvateur. Les as de la plume et du micro sont rares, profitez-en.
Lipopette Bar (Blue Note) www.oxmo.net
Shaolin Temple Defenders > le 17 à l’Escale St-Michel (Aubagne)
On pensait connaître les quelques groupes français qui s’illustrent du côté du funk, et en dehors des exubérances scéniques de Juan Rozoff ou de la joie communicative de Ceux Qui Marchent Debout, peu de formations ont jusque-là su séduire nos oreilles et remuer nos fesses… Il faudra désormais compter avec les Shaolin Temple Defenders, qui se présentent comme défenseurs d’une musique soul/funk authentique. Car ces Bordelais ne se contentent pas, comme beaucoup de leurs contemporains, de jouer une musique instrumentale faussement vintage et vite lassante. Ici, ça chante, ça crie, c’est rythmiquement varié et toujours très efficace. Bref, il y a beaucoup de vie dans cette musique et de talent dans ce groupe, qui ne doit pas connaître le sens du mot « nostalgie ». Faire de la musique d’avant avec l’énergie de maintenant, c’est une belle recette – et un très beau concert en perspective.
Enter the temple (Soul Beats) www.shaolintempledefenders.com
SoCalled > le 20 à l’Espace Julien
Pour sa première expérience hors de ses murs, la Méson a fait les choses en grand. Elle accueille à Marseille le génial Socalled, dont l’album Ghetto Blaster, chroniqué il y a peu dans ces pages, continue de tourner sur nos platines. Comme beaucoup de producteurs hip-hop, Socalled a fouillé dans ses vieux vinyles pour trouver la matière première de ses créations et, au lieu de trouver de la soul et du funk comme ses cousins américains réactivant l’héritage musical familial, ce jeune Canadien a découvert une collection rare de disques yiddish à laquelle il redonne vie en la mêlant à un breakbeat plutôt old-school. Tradition juive, culture hip-hop… La musique de Socalled évite le collage artificiel. Sur scène, on fait confiance au bon goût et au côté loufoque du personnage qui devraient nous valoir quelques surprises… Avec Kabbalah en première partie, son escale marseillaise s’annonce excitante !
Ghetto blaster (Label Bleu/Harmonia Mundi) www.socalledmusic.com
nas/im