Carl Watson – Sous l'empire des oiseaux (Vagabonde)
Chicago, uptown : un monde de troquets minables hantés par les clochards, les drogués, les dealers. Un monde de solitude, de lumières agressives, de bruit, de came, dont les habitants, quand ils ne se font pas défoncer…
Chicago, uptown : un monde de troquets minables hantés par les clochards, les drogués, les dealers. Un monde de solitude, de lumières agressives, de bruit, de came, dont les habitants, quand ils ne se font pas défoncer la gueule par des gamins au détour d’une ruelle, essaient de fuir, à la recherche d’un lieu où se replier, se lover, trouver une forme de paix : tel est le thème de La Chambre d’Harry, un des sommets de ce recueil. Carl Watson est un styliste raffiné, doué d’une sorte de distinction qui lui permet de faire passer avec une aristocratie détachée les scènes a priori les plus violentes. Bien loin d’être en démonstration, l’auteur s’avère proche du dépouillement et de la radicalité d’un Bukowski et plus encore d’un Selby Junior, avec l’œil d’un sociologue de la solitude et de la violence qui ramène à la surface une véritable poésie des profondeurs, parfois drôle, parfois insoutenable, mais toujours « pleine de quelque chose de vrai ». Un auteur à suivre, donc, tout comme sa prometteuse maison d’édition, installée à Marseille.
JB