Adam Green – Sixes & Sevens (Rough Trade / Pias)
Le problème avec les surdoués, c’est qu’ils peuvent se permettre à peu près tout et n’importe quoi, et le résultat sera toujours bien meilleur que ce à quoi peuvent prétendre les pauvres tâcherons de la plume. Adam Green en est exaspérant, on dirait que le génie lui vient par inadvertance, presque par négligence. Et pourtant, son dernier album possède beaucoup de choses qui auraient pu rendre son écoute rédhibitoire : une orchestration mielleuse, une grandiloquence surjouée et, surtout, des emprunts vocaux à quelques icônes de la culture pop américaine. Malgré cette posture, mi-parodique, mi-nostalgique, on reconnaît bien derrière chaque morceau l’empreinte personnelle et subtile de son auteur. Quand la beauté se cache derrière un masque, elle n’en est que plus attirante.
nas/im