Habiter le seuil

Odyssée collective et immersive dans le grand bleu par la Cie One Breath (50'). Conception, chorégraphie et scénographie : Marine Chesnais. Création musicale : François Joncour avec la collaboration de Stephen O’Malley. Dès 12 ans

Férue d’aventures marines, au croisement de la conscience de soi et du rapport au vivant, la chorégraphe Marine Chesnais base son travail sur la respiration, l’énergie, la fluidité. Dans sa nouvelle création, Habiter le seuil, elle nous convie à une odyssée collective et immersive dans le grand bleu. Elle et nous plonge aux origines aquatiques de l’homme, dans un duo sous-marin où la danse ondule, réunit, inspire. Une pièce à couper le souffle !

 

 

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  • Conception, chorégraphie et scénographie : Marine Chesnais
  • Création musicale : François Joncour avec la collaboration de Stephen O’Malley
  • Interprétation : Clémentine Maubon et Marine Chesnais
  • Costumes : Anne Mailhol et Marine Chesnais
  • Lumière : Jérôme Houlès
  • Écriture voix off: Marine Chesnais avec le regard de Patrice Van Eersel
  • Diffusion : Mathilde Cottebrune, Christelle Longequeue

 

C’est à une plongée collective et immersive dans le grand bleu que la chorégraphe Marine Chesnais nous convie. Elle nous emmène en voyage dans l’aventure qu’elle a vécue : celle de la rencontre bouleversante avec ces animaux mythiques, mais également celle, vertigineuse, de l’apnée et des profondeurs marines. À mi-chemin entre le documentaire et le voyage sensoriel, ces deux fils narratifs de la rencontre inter-espèce et de la plongée en apnée s’entrelacent pendant le spectacle jusqu’à se fondre, le temps d’une seule et unique inspiration. Tout commence par le souffle. Celui que nous allons devoir retenir pour pouvoir s’immerger dans l’eau, doucement descendre et attendre que l’animal surgisse. Tout cela paraît simple et le corps possède une incroyable intelligence d’adaptation sous-marine que nous nommons réflexes d’immersions, vestiges de notre passé océanique. Pourtant, au fur et à mesure de la descente, quand l’air commence à nous manquer et que devant cet animal nous ne contrôlons plus rien, qu’aucun de nos codes habituels ne fonctionne, commence alors un autre voyage. Celui d’un seuil à franchir. Celui du miroir inversé que nous renvoie l’œil de la baleine et qui nous invite à choisir comment nous souhaitons entrer en relation, comment nous souhaitons habiter cet « espace entre », cet interstice entre deux mondes, dans cet environnement qui nous entoure. Est-il possible d’être présent ensemble dans un espace sans que l’un domine l’autre ? Que devons-nous abandonner, ouvrir ? Il est dit de l’apnée que c’est une petite mort à traverser afin que d’autres choses puissent naître. Et c’est bien de cet espace de vulnérabilité qui permet à l’homme d’ouvrir ces frontières, dont il est question dans cette création. L’écriture de la danse appartient elle aussi à un entre deux inter-espèces. Composée entièrement à partir d’éthogrammes scientifiques qui répertorient les comportements gestuels des cétacés, elle est devenue un nouvel alphabet avec lequel Marine Chesnais tente de déplacer ses habitudes chorégraphiques et compose pour cette pièce une danse extrêmement écrite et précise. Du contact avec la mer, la chorégraphe transpose sur scène la sensualité de l’eau, la suspension de l’apesanteur, l’incandescence volcanique des profondeurs. Des rencontres avec les baleines, elle fait transparaître ce que nous appelons la « conspiration », c’est-à-dire la synchronisation du souffle qui devient peu à peu entre les deux danseuses, un interstice d’alliance invisible, une troisième voix qui les fait exister ensemble dans cet espace d’immensité qu’elles ont créé. Il reste le silence.

Châteauvallon, Scène Nationale
Le jeudi 14 mars 2024 à 21h
5/30 €
https://www.chateauvallon-liberte.fr/
795 chemin de Châteauvallon
83190 Ollioules
04 94 22 02 02