La contribution italienne au tango argentin 

D’Arienzo, Canaro, Fresedo, Di Caro, De Angelis, Biaggi, Di Sarli, Pugliese, Piazzolla… les noms italiens sont légion parmi les grands auteurs et compositeurs qui ont écrit l’histoire du tango. Maria Susana Azzi est anthropologue culturelle. Italo-argentine, elle a beaucoup travaillé sur l’influence qu’a eu l’immigration européenne sur la vie culturelle argentine, notamment sur le plan musical et plus spécifiquement du tango. Elle est membre du comité directeur de la Fondation Astor Piazzolla et auteure d’une biographie parmi les plus complètes consacrées à ce grand compositeur : Astor Piazzolla – Una vita per la musica (Ed. Sillabe, 2021). Son travail a été traduit en plusieurs langues (italien, français, anglais, polonais, japonais, coréen…). Elle nous fera découvrir les origines italiennes de l’histoire du tango et nous dévoilera quelques anecdotes liées à la création des morceaux de tango les plus connus.

Le Tango, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO depuis 2009, est dans l’imaginaire collectif indissociablement lié à l’âme argentine. En réalité, il est le fruit du métissage culturel qu’est le Buenos Aires de la fin du 19^e siècle, entre immigrants européens, descendants d’esclaves africains et natifs d’Argentine.

Largement représentés dans le grand melting pot que sont les faubourgs populaires de la capitale argentine de l’époque, les immigrés italiens, « los Tanos » comme on les appelle, ont apporté une contribution marquante à la naissance de cette musique et de ses paroles, dans lesquelles résonnent tous les sentiments associés à l’exil : la nostalgie de sa terre natale, le déchirement des amours perdues, la mélancolie du déracinement, mais aussi l’espoir des nouveaux départs, la joie de vivre et, bien sûr, la passion.

Aujourd’hui encore, les Italiens sont très présents dans toutes les facettes du tango : musique, paroles et danse. À l’occasion de la Fête de la Musique 2024, l’IIC célèbre ces Italiens, émigrés d’hier et d’aujourd’hui, qui ont fait le tango, avec une proposition pluridisciplinaire ouverte aux danseurs et aux non danseurs.