Le dessin est le premier art de l’enfance. Il est aussi le premier art connu de nos ancêtres préhistoriques. Longtemps déconsidéré au profit de la peinture et mis à l’écart, il revient en force depuis quelques années dans l’apprentissage des Beaux-Arts, dans les galeries et les musées. Il était temps d’offrir à cet art une pleine dimension et de lui dédier un festival annuel, à la fois populaire et exigeant, simplement intitulé Festival du Dessin.
— FRÉDÉRIC PAJAK, directeur artistique
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Créé à Arles à l’initiative de Vera Michalski (Présidente du groupe éditorial Libella, fondatrice de la Fondation Jan Michalski) et de Frédéric Pajak (écrivain, dessinateur, directeur de la maison d’édition Les Cahiers dessinés), le Festival du Dessin a pour ambition de dévoiler toutes les facettes de cet art resté longtemps méconnu en faisant dialoguer le dessin d’art, le dessin d’humour et de presse, le dessin d’art brut et les dessins parallèles, à savoir ceux de sculpteurs, d’architectes, d’écrivains, de poètes, de cinéastes, de chefs gastronomiques ou encore de grandes figures de la mode. Au printemps dernier, la première édition du festival a comptabilisé 66.000 entrées et bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle, aussi bien nationale qu’internationale.
Sa deuxième édition a pour tête d’affiche Tomi Ungerer, dont une centaine de dessins révèle toute la virtuosité graphique et l’inépuisable imagination, ainsi que son engagement indéfectible pour la cause de l’humanité. Autour de sa figure emblématique, quarante-deux artistes sont mis en lumière, certains à la gloire posthume (Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Oskar Kokoschka, Félix Vallotton), d’autres comptant parmi les célébrités contemporaines (Joseph Beuys, Kiki Picasso, Goossens, Georges Wolinski), d’autres enfin, dont des artistes très jeunes, à la renommée encore confidentielle, mais qui gagnent à être largement connus. Comme pour l’édition précédente, les expositions offrent une belle occasion de voir et revoir les lieux emblématiques d’Arles : le palais de l’Archevêché, la chapelle du Museon Arlaten – musée de Provence, le musée Réattu, le musée départemental Arles antique, la chapelle du Méjan, ainsi que ses prestigieuses institutions privées (la Fondation Lee Ufan, la Fondation Manuel Rivera-Ortiz) et ses lieux de rendez-vous privilégiés comme l’espace Croisière.
Des débats, des rencontres, des projections de films et des concerts ponctueront cette édition sur toute sa durée, faisant d’elle l’un des rendez-vous culturels et festifs incontournables du printemps 2024.
Mona Lobert