Jean-Pierre Formica - Archéologie de la couleur

Peintures, sculptures, céramiques

Né en 1946 à Uchaud (Gard), Jean-Pierre Formica vit et travaille entre Arles et Paris. D’abord peintre en bâtiment puis élève aux Beaux-Arts de Paris et Montpellier, il enseigna pendant plus de 35 ans les arts plastiques à l’École Nationale d’Architecture Paris Val de Seine.

Dans cette exposition monographique, de nouvelles œuvres issues de sa série de papiers révélés côtoient les immenses toiles multicolores des années 80 et 90 dans un parcours rétrospectif qui permet au visiteur de découvrir les différentes époques d’une carrière qui couvre un demi-siècle.

Depuis ses débuts, Jean-Pierre Formica est habité par un besoin inné de peindre, de créer. C’est en autodidacte qu’il relève au début de sa carrière le défi de la page blanche, allant souvent jusqu’à s’essayer en sous-couche sur les murs qu’il avait pour besogne de restaurer. Ses premières œuvres étaient alors fatalement grattées, enduites et recouvertes de peinture ou de papier peint. 

Aujourd'hui, ce passé devient son présent. L’artiste s’empare de toiles géantes qu’il peint recto-verso, puis les superpose avant de débuter un processus d'excavation pour redécouvrir ce qui a été enfoui. En résultent des œuvres monumentales dont le processus de création semble emprunter autant à la sculpture et à la linogravure qu'à la peinture. Des plis et des sillons viennent la couleur, le volume et la texture, des fragments émerge un tout : des champs de tournesols, un ciel nocturne d'un bleu d'encre sur Arles, une Montagne Sainte Victoire scintillante.

 

Les représentations du Sud ont toujours occupé une place importante dans le travail de Formica. Sa culture et sa mémoire sont méditerranéennes. Les premiers travaux portent sur la symbolique de la Camargue et sa Mythologie adjacente. Taureaux, capes, personnages et chevaux sont répétés à l'infini jusqu’à devenir presque un motif abstrait plutôt qu'une forme figurative. Plus tard, le sel d'Aigues Mortes enrobe une armée de personnages surgissant des marais salants. La sainte trinité de toute la vie méditerranéenne - soleil, sel et eau – y est, ainsi que la confirmation que Formica perçoit son travail sous une forme archéologique.

Les différentes strates de cette exposition nous aident à tracer un chemin d’époque en époque, de style en style, de série en série, culminant avec le travail de dessin quotidien qui remplit ses carnets et plus récemment, son compte Instagram. Résolument de son époque, il nous met en garde contre le danger de vouloir le catégoriser :

« Je n’ai jamais eu peur des ruptures pour apporter de nouveaux éléments. Toute ma vie a été un éternel recommencement. Mais j’ai toujours souhaité ses confrontations avec mes sujets ou leur facture. Établir de nouveaux principes, jeter un regard différent sur le monde, c’est le rôle de l’artiste. »


Hôtel de Gallifet
Jusqu'au 18/06 - Mer-sam 12h-18h
0/4/6 €
www.hoteldegallifet.com
52 Rue Cardinale
13100 Aix-en-Provence
06 60 08 56 13