L'Arapède

Exposition proposée par le collectif éponyme

Après l’impressionnant succès de sa première édition, l’exposition collective l’Arapède revient s’accrocher aux cimaises de la galerie 3013, rue de la République à Marseille, du 5 au 10 décembre. Pour ce deuxième rendez-vous, la bernique qui n’a peur de rien passe de neuf à quatorze têtes ! Toutes aussi décalées, impertinentes, voire dérangeantes. Parce que l’art est aussi fait pour questionner.

 

 

QUATORZE ARTISTES AUX TALENTS MULTIPLES

 

E M M A N U E L L E  D E  R O S A

Assemblages, détournements, accumulations, collage : Emmanuelle de Rosa s’appuie sur ces techniques pour traduire son questionnement sur la société contemporaine occidentale. Son travail s'inscrit dans le mouvement de l'art outsider et s'inspire de la philosophie des cabinets de curiosités des XVIIIe et XIXe siècles. Ces expositions de « choses rares et singulières », qui étaient autant destinées à faire découvrir le monde qu'à conforter certaines croyances et légendes. Cette version moderne imagine les trouvailles d'archéologues du futur. Nous avons hérité de vestiges gallo-romains, de trésors celtes, de cathédrales aux dentelles de pierre. Nous lèguerons des posters de Claude François, des Goldorak en plastique et quelques ruines de béton. Il est urgent d'en rire.

 

J E A N - J A C Q U E S  C A R Y

Et si les "Jobics", ces curieux personnages dessinés en fil de fer peints, n'étaient pas sortis de leurs grottes monolithiques, comme les curieux gnomes et autres personnages de contes celtiques, s'ils n'avaient pu naître et fuir, puis devenir nomades et migrer pour habiter le monde comme l'Homo sapiens il y a déjà quelques millions d'années, pourrions- nous imaginer aujourd'hui, alors qu'ils nous font face, que ce peuple nous parle ? Ce peuple d'errance nous ressemble comme nous ressemblent ces migrants d'aujourd'hui dont nous essayons d'oublier qu'ils sont avant tout des hommes, des femmes, des enfants, sur Terre. Evelyne Artaud (extrait), critique d'art.

 

L O P L O P  C H R I S T I N E  L O P E Z

Interpellée par l’onirisme, le surréalisme et le fantastique, j’explore de nombreuses techniques depuis plus de 20 ans autour de la thématique du surréel. Photographie, peinture et collage sont les outils que j’utilise pour développer un univers où les notions de réel, de logique et de raison sont dépassées. Fascinée très jeune par l’univers littéraire d’auteurs comme Boris Vian (L’Écume des jours), Alfred Jarry et la pataphysique (science des solutions imaginaires), ainsi que par les idées développées par Tristan Tzara (le dadaïsme) et André Breton (le surréalisme), le rêve, l’absurde, le hasard, l’inconscient, l’inquiétante étrangeté et l’impermanence sont au cœur de toutes mes créations. L’ensemble de ma production évoque un monde poétique à la limite de l’étrange et du merveilleux. Mes représentations d’un “monde surréel“ où l’improbable côtoie le réel, exaltent une certaine philosophie, où le fantastique peut transcender le quotidien.

 

D E L F I N E  D E M A N G E O N

Delfine Demangeon vit et travaille à Marseille depuis 1995. Pourquoi Marseille ? Peut- être parce que cette ville est haute en couleurs et que le travail de Delfine est souvent le reflet de cette vie bigarrée. Observer, taquiner sa propre curiosité, explorer, arriver à produire sur ses toiles ce que les gens, une cité, peuvent renvoyer d’eux-mêmes. Ne pas trahir l’identité, ne pas voler l’âme de ces tableaux naturels que l’on croise au fil des rues. Capter les lieux de vie, s’immerger dans la faune urbaine, se sentir bien à l’intérieur de ce que l’on vit. Marseille n’est alors qu’une étape. De ces toiles, il ne manque peut être que deux choses, le bruit et l’odeur... Quoique... En fermant les yeux, tout peut arriver...

 

 

M A T T H I E U  K E D Z I E R S K I

Matthieu Kedzierski nourrit une affection particulière pour la photographie argentique, la magie des épreuves qui “montent” dans les bacs de son laboratoire, les nuances et le grain du film, tout comme le modelé si singulier que peuvent apporter des optiques parfois octogénaires. Adepte du moyen format, il travaille essentiellement au Rolleiflex et à l'antique Leica III, en noir et blanc, employant des techniques gélatino- argentiques classiques ou des procédés plus rares, comme le tirage lith, le cyanotype ou le mediobrome, au gré du rendu recherché. Il s’attache prioritairement à rechercher une certaine forme de “poésie photographique” dans ses images, via une réflexion centrée sur la composition et un minimalisme assumé en termes de retouches.

 

C A R O L I N E  O R T E G A

J'ai commencé à dessiner en autodidacte à 44 ans, il y a une petite dizaine d'années, trouvant dans ce moyen d'expression une dimension cathartique / libératrice suite à des événements de vie difficiles. Dessiner est devenu un besoin. Mon travail est de l'ordre de l'automatisme dans la mesure où je me laisse porter par mon inconscient sans jamais suivre un plan établi. J'utilise des moyens simples : feuilles, feutres fins et un peu de gouache. Mes thèmes de prédilection tournent autour de la femme, de la maternité, des difficultés de la vie et du lien en général.

 

C O R I N N E  P I R A U L T

"Le bleu c'est la couleur de mes rêves." Mirò

Je suis peintre autodidacte, n'ayant jamais pris de cours de dessin, je me suis affranchie de l'académisme. La raison d'être de ma peinture est de faire partager mon engagement sur les risques liés à la disparition du monde marin, le positionnement de la femme dans notre société, et enfin mes interrogations sur les dangers de la ville, et tout autre sujet pouvant faire résonance. C O R I N N E P I R A U L T "Le bleu c'est la couleur de mes rêves." Mirò Je souhaite véhiculer des messages, sans porter un discours moralisateur ou culpabilisant, bien au contraire. Mes œuvres se veulent porteuses d'espoir. J'utilise une écriture "Happy". Je suis depuis toujours très attirée et inspirée par les œuvres mexicaines, les fresques guatémaltèques, la peinture caribéenne, les peintres haïtiens, congolais... Comme eux, je m'appuie sur les couleurs vives, joyeuses, pétillantes pour apaiser les scènes décrites, qui amènent à la réflexion et à l’échange. Toutefois, le bleu est ma couleur incontournable. Il symbolise la vie, la mer, il m'apaise, m'apporte de la sérénité comme une protection contre le monde extérieur. La modularité des œuvres est devenue un élément important dans ma création. J'aime l'idée que l'œuvre soit modulable, séparable et que son propriétaire puisse l'organiser à sa guise, qu'il devienne lui- même acteur en la rendant vivante, non figée. Je souhaite, en m'exprimant d'une manière joyeuse, apporter une prise de conscience afin d'initier le changement.

 

B L U - S - A T T A R D

Musicien, ayant suivi des études d'architecture, Blu-S-Attard fait par la musique, l'expérience de la matière mouvante, instable, fluide, avant de s'intéresser précisément à la structure, à cet aspect constructiviste qui caractérise les paysages qu'il connaît, où se déploie l'activité industrielle liée à la mer, aux ports, à la marine.
Il compose des œuvres marquées par l'univers maritime industriel, par la beauté puissante du chantier naval, - dans lequel il puise son inspiration depuis toujours. Loin de toute forme d'art décoratif, d'art séparé de la vie réelle, d'art qui ne serait que de représentation, Blu-S-Attard introduit dans ses tableaux le vaste et le collectif afin de sceller l'alliance de l'homme, dans son industrie métallurgique, et de la mer dans ses variations indéfinies : « Il ne suffit pas pour l’artiste dans la société d’exprimer une technique artistique quelconque, mais bel et bien de créer un rapprochement entre l’acteur et le spectateur afin de les confondre. Il n’y a rien de plus fort que lorsque une œuvre ne nous appartient plus. » Ce qui ne nous appartient pas en propre appartient à tous.

 

L A U R E N T  S A N T I

Plasticien discount, poète désobligeant, photographe taquin, sosie de Yannick Noah.
Fait des collages pour s'obliger à ne pas tout casser.

 

É T I E N N E  S A V O Y E

Etienne Savoye a découvert la gravure au sein de la maison d'édition de bandes dessinées The Hoochie Coochie (qu'il a co-fondée avec Gautier Ducatez) il y a bientôt 20 ans. Il a poursuivi ses recherches en s'inspirant des techniques et thèmes traditionnels tant européens qu'asiatiques ou sud-américains. En parallèle, il a commencé à graver des tampons par jeu il y a quelques années, et développe depuis une petite gamme de motifs originaux souvents échappés de ses propres BD ou gravures. Adepte de l'auto-édition depuis toujours il publie au cours des ans de nombreux fanzines de BD débiles ou poétiques. Illustrateur et membre de la rédaction du journal CQFD depuis 2015, il dessine ponctuellement pour le Canard Enchaîné et participe régulièrement à diverses publications militantes.

 

C H R I S T O P H E  R O D I A C

 

Autodidacte, j’ai découvert la sculpture sur bois dans le maquis corse. Dans mon travail, je privilégie l’instinct au concept et, jusqu’ici, toutes mes œuvres sont réalisées avec des matières et matériaux que je récupère parmi les déchets, comme un chasseur-cueilleur dans cette société gaspilleuse (du beau). J’aime l’alchimie et le hasard des rencontres improbables entre matières et matériaux qui n’auraient jamais dû se croiser et pourtant qui apportent un message à ceux qu’elles touchent.

 

D I D I E R  G I A N E L L A

 

Didier Gianella travaille depuis de nombreuses années sur le collage. À partir d'outils numériques et sur la base d'une infinie banque d'images, celle de notre société de consommation et d'abdication, il crée des images esthétiques mais également revendicatives et politiques. Chacun de ses assemblages minutieux est un manifeste, et le flot torrentueux des images et slogans, des convoitises marchandes et idéologiques qui assaillent l'homme moderne, trouvent ici leurs antidotes. Le regard de Didier Gianella nous permet de mieux digérer l'extraordinaire profusion de signes qui nous submerge au quotidien, de prendre de la distance avec elle, de préfigurer un au-delà de la modernité, inventif, poétique, ludique...

 

T A R O O P  &  G L A B E L

 

Taroop & Glabel vivent et travaillent à Paris. Créé en 1990, le collectif (anonyme) blasphème à tout va, dézinguant les dogmes et les croyances à coups de collages vinyles et d’assemblages hétéroclites. Tout le monde en prend pour son grade et ça ne plaît pas à tout le monde. Taroop & Glabel ne fait pas dans la finesse, matraque façon slogan publicitaire, sert une messe noire retranscrite à la télé. L’œuvre crucifie (littéralement) Mickey et enterre les utopies sociales de Charles Fourier. Les idoles tombent et se brisent dans un rire fracassant. Religion, politique, divertissement se digèrent – se consomment – dans le même tube digestif. Leurs œuvres ont intégré les collections du Musée national d’art moderne - Centre Pompidou, du FNAC-Fonds national d’art contemporain à Paris et des FRAC Nouvelle Aquitaine Limoges (plus de 50 pièces), Normandie Caen, Bourgogne et Occitanie Montpellier.

 

J U L I E N  B A G O U T

Je fais partie du mouvement de la Figuration Libre initiée au tout début des années 80, dans le sud de la France, par Robert Combas, les frères Di Rosa et d'autres comme Boisrond et Blanchard... et pour les USA, les grands artistes Keith Haring et Basquiat. Nous sommes tous de la même génération, nés autour des années 60 ou 70, travaillant sur le même propos et puisant notre art dans de nombreuses sources d'inspiration, l'art brut, le pop art, la publicité, la télévision, la bande dessinée, etc. Mon travail personnel a pris réellement forme au milieu des années 80, lors d'un long séjour en Afrique de l'Ouest, notamment au Togo où j'ai vécu cinq années. J'ai été fortement influencé par l'animisme et le vaudou, mais aussi l'élégance naturelle de la femme africaine, influencé aussi par les motifs colorés des pagnes, l'humour et la spiritualité... Je vis actuellement à Toulon, je continue mon travail sur le thème du langage, des foules, de la femme et des chimères.


Marseille 3013
Du 5 au 10/12 - 14h-20h
Entrée libre
https://www.facebook.com/marseille3013
52 rue de la République
13002 Marseille