Exposition collective autour des spectres
Matérialisations, auras spectrales, idéoplasties et sécrétions médiumniques se sont raréfiées dans les années trente, avec le déclin des séances spirites. Sortant du silence, le cinématographe entraînait peut-être l’obsolescence des communications humaines avec l’au-delà. Pourtant des pratiques expérimentales produisent encore des entités étranges à l’époque de l’intelligence artificielle. Quelques pièces sont réunies ici, cristallisées en images, en objets, parfois perceptibles au seul état de flux. Intuitions, accidents de manipulations ou aboutissement de processus complexes, radioactifs, biochimiques, psychoacoustiques, ces formes portent une part de mystère. De tels artefacts sont souvent expliqués par un jeu perceptif, une quête esthétique, ou encore des relations sociales. Devant la variété des manifestations et l’ampleur des forces en présence, ces explications sont insuffisantes. L’exposition fait l’hypothèse d’une influence métapsychique sur l’existence de tels phénomènes.
Avec Sandrine Barbeaux, Pierre Bastien, Vincen Beeckman, Louise Belin, Caroline Bouissou, Rémi Bragard, Pierre-Laurent Cassière, Paul Chochois, Guillaume Constantin, Honoré Daumier, Vincent Epplay, Marie-Rose Frigiere, Lia Giraud, Julien Maire, Charlotte Morabin, Sarah Mỹ, Marie Perraud, Fred Pradeau, Denis Prisset, David Ramirez, Marie Rebecchi, Bettina Samson, Jean-Baptiste Sauvage, Roman Signer, Sister Iodine, Christophe Tarkos, Julien Tiberi, Tatiana Trouvé, Patrick Van Caeckenbergh et la classe de CE1 C de l’école primaire Arenc Bachas.
Article paru le mercredi 26 avril 2023 dans Ventilo n° 481
Ectoplasmes aux Ateliers Jeanne Barret
En quête de paranormal, voilà ce après quoi courent une trentaine d'artistes et la classe de CE1 de l’école Arenc Bachas à côté de Jeanne Barret dans cette exposition collective. Avec son idée luminescente — pour ne pas dire spirite parce qu’il explique justement que les tables tournantes sont en berne ces cent dernières années — l’artiste audiovisuel Pierre-Laurent Cassière convoque l’immatériel avec des artistes qui bossent sur l’expérimental, le spéculatif, mais avec pourtant des procédés bien substantiels. L’exposition aura donc de l’esprit. Et les évènements qui y sont associés aussi, notamment avec performances, concert sur machine-orchestre lumineuse hypnotique de Pierre Bastien, et dj sets aguicheurs, pop de Sarah Mỹ, et aventureux de Rémi Bragard. Ou encore avec la performance-maraboutage de l’artiste-chercheuse décoloniale Marie-Rose Frigiere (passée en résidence chez Jeanne), qui y avait le projet
Zer(0) de « désimpérialisation de l’espace public », en forme de roman-photo militant.
MD
> Vernissage le 5, puis expo du 6/05 au 3/06 aux Ateliers Jeanne Barret (15e)