Adrien Menu – Langues Sèches
Avec son travail qui se situe dans le ralentissement, la soustraction et l’hybridation, Adrien Menu rejoint les modèles idéaux de décroissance qui gagnent du terrain chez quelques têtes pensantes, dans l’idéal de produire peu, et de produire mieux. Mais paradoxalement, avec
Langues Sèches, on a soif, on est sidéré·e par le manque, le dysfonctionnement, la déchéance. Dans l’univers d’Adrien Menu, les installations sont minimales, marquées par les codes esthétiques industriels : métaux, gris, cuivres, grands espaces dénués, angles droits, grandes échelles. Les couleurs sont dites neutres, les textures apparaissent sales, usées, délaissées, de fortune. Les figures vaguement humaines sont au repos, tranquilles et misérables. Mais le tout est empreint de douceur, d’un calme serein. Si l’œuvre sur la carte qui annonce l’exposition représente une mouche, impression 3D grise foncée, seule sans moufter avec son ombre sur fond blanc, vide, c’est aussi que sans doute, la sèche solitude du parasite (ou l’associé·e à) se revendique là digne d’être montrée, réfléchie et pensée.
MD
> Jusqu’au 1/07 à Vidéochroniques (2e)