Tableaux avec mécanismes d'ouvertures
Une proposition qui rassemble trois oeuvres de Lorraine Thomas, chacune associée à un système d’ouverture réalisé par Laurent Dolivot.
Que le mécanisme soit automatique ou manuel, les oeuvres ne dégagerons leurs propriétés qu’au regard du visiteur et de l’espace dans lequel il se trouve.
A l’origine, une constatation de l’ordre de l’émotion. Les tableaux ne sont pas ‘bien vus’ malgré tout ce qu’ils donnent à voir et à penser, et si je n’arrive pas à en faire la promotion pourraient-ils prendre la parole à ma place? Un petit poème est accroché dans la galerie. Il donne la parole à un tableau qui se plaint de ne pas être vu, d’être ignoré ou pas assez longtemps regardé, alors que l’artiste pourrait se plaindre d’exposer son travail gracieusement!
Il est intéressant de constater que c’est le nombre de vues (ou de like) qui détermine souvent la qualité esthétique de l’oeuvre. Sa valeur est consensuelle autant que morale! Qui n’aime pas la Joconde? Mais qui l’a vraiment regardée? Dans cette exposition la subjectivité du public n’est pas le sujet. Il s’agit de présenter le Tableau tel un objet vivant dont les propriétés « d’impressions continues » ne sont pas récompensées. Un hommage à la visibilité du tableau autant qu’une question posée au monde de l’art.
Les thématiques à l’oeuvre dans cette exposition font écho au « Baiser de l’artiste » de Orlan, où dans une installation provocatrice, l’artiste, la prostituée et la sainte vierge se confondent alors que le visiteur a le choix pour cinq francs d’embrasser l’artiste ou d’ allumer un cierge à ses pieds. L’artiste demande à être payé pour ‘donner d’elle’ et vénérée pour le travail de sainte artiste qu’elle produit. Si dans la société actuelle les notions d’art et d’argent sont souvent liées ou mal déterminées, ce travail démontrent qu’elles sont avant tout antinomiques par leurs natures et les lois qui les entourent. Bien fort Bernard Plasse, directeur de la galerie du Tableau, de qualifier ma proposition d’ ‘Anti-Banksy’, faisant référence à l’oeuvre qui, à la suite de son auto-destruction, a pris une valeur considérable! Laissant à penser que l’oeuvre avait pris une valeur d’esthétisme par le biais de sa disparition ou bien qu’elle pouvait perdre de la valeur à être trop regardée… ce qui est contraire à ce que j’affirme en démontrant que l’art et l’argent ne peuvent être associés.
Et un tableau, une fois qu’il est acheté, rien ne garantit sa visibilité.
Donnez nous des sous!? est également l’aboutissement d’une collaboration réussie entre une artiste pleine d’idées et un marin qui sait manier les cordages et les poulies… Fente abstraite pubienne, éponge de cuisine et miroir sont présents dans l’exposition mais je ne crois pas vouloir provoquer, je m’amuse beaucoup quand je crée et j’essaie de penser à tout, les failles de raisonnement ne me font pas peur, j'attend de cette exposition de belles discussions!
Galerie du Tableau
Du 19/09 au 3/10. Lun-ven 10h-12h & 15h-19h (sam 10h30-18h30)
Entrée libre
www.galeriedutableau.org
37 rue Sylvabelle
13006 Marseille
04 91 57 05 34