Sandrine Expilly & Miriam Hartmann - Une Nature favorable

« Ô Voyageurs sur les eaux noires en quête de sanctuaires, …

  La poésie de Saint-John Perse, par sa dimension au-delà de toute raison limitative, permet à l’artiste d’échapper à la tentative de vouloir comprendre. Elle se tient au-delà. Il lui revient d’errer au sein de « la nature favorable » qui féconde les poèmes.

      Les peintures de Miriam Hartmann font résonance à un seul recueil, Amers. Elles sont l’occasion de transposer la pensée, de la délivrer d’une trop grande adhérence aux formes fixes et de la confier à la fluidité et l’émergence du monde, comme le discours de Stockholm, prononcé par Saint-John Perse lors de sa réception du Prix Nobel en 1960, en est le témoin. Réconcilier des états opposés de la matière est l’objet de la recherche, mais cela s’apparente à la recherche même de cette œuvre peinte. De plus, l’approche de Miriam Hartmann se fait par la peinture et l’écriture du texte, symbiose interne, union de deux langages pour un troisième, et donc départ pour une triple interaction. « Indice, icône et symbole », termes interchangeables pour désigner tantôt les éléments du poème, tantôt ceux de la peinture, les uns par rapport aux autres, selon la trilogie du signe que décrivit Charles Sanders Peirce.

… allez et grandissez, plutôt que de bâtir. »