Benoît + Bo - Eastern's View Today
Duo d’artistes international, est la rencontre de deux cultures, deux sensibilités et deux passés. Benoît est français, Bô est chinois. Ils se rencontrent à Tianjin, vécurent à Paris. Ils occupent un atelier à Shanghai pendant neuf ans. En 2015, ils s’installent et travaillent à Bruxelles. Le duo présente ses travaux pour la première fois à Marseille, à l’invitation de la Galerie Zemma. La mondialisation culturelle constitue leur thème de travail. Le masque est l’emblème de leurs installations et performances, à la fois expression de Pop’Culture et véhicule d’un message joyeux de paix, de démocratie et de diversité, exprimé par le jeu et le détournement faisant la jonction entre toutes les cultures. Cette exposition prendra plusieurs dimensions, In situ et dans l’espace public et plusieurs médiums, comme un masque monumental en plastique gonflable et d’autres en papiers mâchés, des œuvres picturales et numériques, des photographies de formats variés.
En partenariat avec Marianne Cat, un studio photo pour prises de vue du public revêtant les masques d’artistes sera monté au sein du célèbre concept store à Marseille.
Galerie Zemma
Jusqu'au 23/03 - Ven-sam 15h-19h + sur RDV à galeriezemma@gmail.com
Entrée libre
http://www.galeriezemma.fr
40 rue Sainte
13001 Marseille
Article paru le vendredi 16 fvrier 2024 dans Ventilo n° 494
Eastern’s View Today de Benoît + Bo à la Galerie Zemma
Initiales BB
Vous ne connaissez pas Benoît + Bo ? Allez donc faire un tour à la galerie Zemma ! Ce duo d’artistes franco-chinois expose pour la première fois à Marseille et nous invite dans un univers carnavalesque, entre folklore kitch et pop culture.
Si au premier abord, cela peut paraître joyeux et fantasque, c’est un regard acéré et grinçant sur notre société contemporaine qui se dévoile peu à peu. Sur une mappemonde colorée aux allures enfantines, des espèces animales menacées disparaissent. Alors qu’un petit plan urbain nous invite au partage et à la créativité, deux autres plans plus larges étalent les tentacules des mondes de la finance et du pouvoir. Et qui sont tous ces gens, cachés derrière leurs masques aux sourires béats ? Temps suspendus où chacun peut s’offrir un moment de pose/pause sans complexe ? Ou réflexion sur les paradoxes de notre société ? Alors que le désastre est là, tout près, avec ses guerres, ses crises sociales ou écologiques, ne sommes-nous pas là, bien au chaud, retranchés parfois derrière des pseudos, à taper des émoticônes dans un monde virtuel ? Benoît et Bo se sont rencontrés en Chine ; l’un était plasticien, l’autre, encore étudiant à l’école des Beaux-Arts, cherchait à sortir des normes et des cases. En confrontant et en mélangeant leurs cultures asiatiques et occidentales, mais aussi les époques comme avec ces mains revisitées qui évoquent l’art rupestre autant que la médecine chinoise, c’est comme s’ils s’adonnaient à un jeu de construction et de déconstruction. Et comme tout métissage, d’une richesse nouvelle, les deux artistes nous apportent matière à réflexion sur notre ou nos identités, mais non dénuée d’humour comme ces bouddhas-pères Noël. Si vous voulez les côtoyer et, qui sait, participer à leur iconographie, un studio pour prise de vue du public, masqué par leurs soins, sera installé au sein du concept store Marianne Cat. Sachez enfin que leur série Flags for Democracy and Peace, patchwork de symboles universels et contemporains inspiré des pavillons de signalement maritime, sera visible le 8 mai pour accueillir l’arrivée de la flamme olympique à Marseille, ville jumelée avec Odessa, et manifester ainsi leur soutien aux Ukrainiens. Des drapeaux, on l’aura compris, qui ne célèbrent pas la victoire ou les nationalismes mais l’amour, la joie, la paix et aussi l’art et la liberté, essentiels dans toute démocratie.Aline Memmi