Installations
L’artiste passée par les Beaux-arts d’Aix-en-Provence et de Lyon présente au centre d’art contemporain Les Pénitents Noirs un travail de maturité, savante alchimie de matières, de formes et de sens.
Pour son exposition d’été, le centre d’art contemporain a choisi une artiste très symbolique de la volonté d’un « retour à la matérialité de l’œuvre » évoqué lors de la présentation de sa programmation : Frédérique Fleury a centré sa recherche sur un travail de métissage et de superposition, réalisé depuis quelques années avec le textile et la céramique essentiellement : « Mon vocabulaire pictural s’est établi assez tôt dans mon parcours : dès les Beaux-arts j’ai beaucoup joué avec le thème de l’ornement. J’ai choisi d’aller le plus loin possible dans cette direction, jusqu’à ce que cet ornement fasse œuvre. J’aime beaucoup créer des pièces hybrides, en céramique, papier ou textile, travailler sur des matériaux antinomiques : le cuit/le cru, le dur/le souple, le brut/l’ouvragé… ».
Qu’elles soient de petite taille ou bien monumentales, les œuvres de Frédérique Fleury peuvent être agglomérées entre elles pour occuper l’espace dans ses trois dimensions. Elles présentent un savant assemblage entre des textiles raffinés, précieux, ou anoblis par un savoir-faire vernaculaire, et une matière minérale qui se modèle, se façonne, tel le grès ou la terre chamottée : l’un qui se modèle et durcit à la cuisson, l’autre plus souple, mais qui, apprêté, tendu ou rembourré finit par acquérir lui aussi un aspect rigide. L’association devient sculpture, avec ses excroissances, ses protubérances et autres appendices harmonieux. « La clé de son travail réside sans doute dans cet attachement, cette tension entre les matières mais aussi entre les formes elles-mêmes » explique Coralie Duponchel, directrice du centre d’art.
À la fois audacieux et parfaitement maîtrisé, le travail tout en équilibre de Frédérique Fleury résonne magnifiquement dans la chapelle des Pénitents Noirs.