Gilles Pourtier - Rodéo sauvage

Installations.

Les conflits se multiplient et les écarts se creusent entre les différents milieux sociaux, pour ne pas dire classe car c’est un mot qu’il ne faudrait plus utiliser. Je l’utilise à dessein car je pense que d’un point de vue personnel, cette conscience de classe est un moteur dans mon processus artistique. J’ai et je continue de créer à partir du milieu d’où je suis issu. Mon environnement familial et ses origines ont fondé mon point de vue, mon regard et ma perception du monde. Et c’est à partir de là que je réalise des formes et que je parle comme artiste. La question de la violence symbolique et réelle comme fondement de l’État me semble émerger de plus en plus même si des penseurs comme Pierre Clastres l’avait déjà clairement théorisé : "Si la société est organisée par des oppresseurs capables d’exploiter les opprimés, c’est que cette capacité d’imposer l’aliénation repose sur l’usage d’une force, c’est à dire sur ce qui fait la substance même de l’État , 'monopole de la violence physique légitime'."
La Société contre l’État, Éditions de Minuit, 1974.

De façon plus actuelle, Pankaj Mishra qualifie notre époque de L’Âge de la colère, une histoire du présent (2019 pour l’édition française). Comment l’être humain capable d’échanges et de discussions en vient à ne plus prêter attention aux mots (aux maux) de son semblable ? La réaction de colère est une émotion que nous n’analysons peu ou pas car nous la qualifions, trop rapidement peut-être, de mauvaise et nuisible. Pour ma part, cette émotion est à la fois moteur et motif de ma création via le filtre d’une analyse critique de ses origines.

«In Nuce-La mission actuelle de l’art est d’introduire le chaos dans l’ordre.»
Minima Moralia, Réflexions sur la vie mutilée
Theodor W. Adorno, Petite Bibliothèque Payot, 2003, p. 298

Gilles Pourtier, 2021

Exposition coproduite par le Château de Servières avec le soutien de la Région Sud dans le cadre du dispositif Carte Blanche, de URDLA Villeurbanne, de Pébeo et de Isabelle et Roland Carta.
Dans le cadre du 13e Printemps de l'Art Contemporain

http://www.journalventilo.fr/gilles-pourtier-a-home-is-not-a-house-a-straat-galerie/


Galerie Château de Servières
Jusqu'au 4/07 - Mar-sam 14h-18h + sur RDV au 04 91 85 42 78 ou à bureau@chateaudeservieres.org
Entrée libre
http://www.chateaudeservieres.org/
11-19 boulevard Boisson
Ateliers d'artistes de la ville de Marseille
13004 Marseille
04 91 85 42 78