Cinéma : 35e édition. Plus d'une centaine de films provenant d'une trentaine de pays, ainsi que des rétrospectives en présence des cinéastes et acteur·ices (Ingrid Caven ; Adirley Quieiros et Joana Pimenta ; Agathe Bonitzer / Sophie Fillières), séances spéciales...
Le programme de cette nouvelle édition du FIDMarseille comprend 112 films venant de 38 pays, dont 50 en compétition. Parmi ceux-ci, 42 sont présentés en Première Mondiale.
La section "Autres Joyaux" accueille dans un programme hors-compéti- tion une vingtaine de films, classiques restaurés et pépites méconnues, films remarquables de l’actualité cinématographique que nous souhaitons porter auprès du public.
Cette année, les actrices et cinéastes que nous avons choisi de célébrer ont des parcours et des œuvres qui déplient en grand la carte du cinéma défendu par le FIDMarseille.
Chanteuse et actrice incomparable, collaboratrice et inspiratrice de créateurs parmi les plus importants de son temps, Ingrid Caven est l’invitée du FIDMarseille pour une rétrospective retraçant plus de cinquante ans de jeu et de chant.
Adirley Queirós et Joana Pimenta forment un duo de cinéastes qui révolutionne les formes de la fiction politique. Nous leur consacrons une rétrospective, la première en-dehors du Brésil, et nous sommes heureux·ses de les accueillir à Marseille pour réfléchir avec le public leur art de la fabulation collective.
Agathe Bonitzer a partagé avec Ingrid Caven l’affiche de Belle dormant, d’Adolpho Arrietta (2016). Elle sera avec nous pour rendre hommage à Sophie Fillières, sa mère, cinéaste disparue il y a un an, et pour partager sa parole et son point de vue d’actrice sur les films.
Cette année plus que jamais, le festival s’inscrit dans un contexte mondial sombre et violent. Depuis son invasion par la Russie, l’Ukraine n’en finit pas de subir les horreurs de la guerre. L’attaque d’Israël par le Hamas a provoqué une guerre d’une violence inouïe, et le massacre du peuple palestinien de Gaza. Le FIDMarseille est, par nature et vocation, chambre d’échos de l’état du monde et, dans le contexte actuel, de ces désastres : au gré des films de la Sélection officielle mais aussi en accueillant les gestes cinématographiques du projet Some Strings.
Six séances spéciales mettent en lumière notre complicité avec des partenaires qui nous sont chers : la Région Sud, la Casa de Velázquez de Madrid, le réseau européen Doc Alliance, le Festival de Marseille, La Société civile des éditeurs de langue française, ainsi que l’European Film Awards et Swiss films.
Renforcé l’an dernier, le programme à destination du jeune public, conçu en collaboration avec le Studio Fotokino, réjouira petit·e·s et grand·e·s, pendant le festival mais aussi après, grâce à sa reprise quelques jours plus tard au [mac], musée d’art contemporain de Marseille.
Une autre reprise, d’une partie de la sélection officielle et des rétros- pectives, aura lieu début juillet à la Cinémathèque française à Paris. Fier·ère·s de ce nouveau partenariat qui s’inscrit dans notre volonté de promouvoir sans relâche le cinéma que nous défendons, le FIDMarseille voyagera avec les films de cette 35e édition tout au long de l’année : d’autres reprises auront lieu au cinéma Saint-André des Arts à Paris, en Roumanie, en Italie, en Algérie, au Portugal, etc.
Défendre les films, c’est aussi affirmer la salle de cinéma comme leur milieu naturel. Nous remercions Philippe Parreno de nous avoir permis d’exprimer cette conviction en nous confiant l’une de ses œuvres, scintillante Marquee, devenue l’affiche et l’emblème de cette édition.
Nous tenons à remercier les productrices et producteurs, les réalisatrices et réalisateurs qui nous ont confié leurs films, ainsi que les juré·e·s qui nous honorent de leur présence.
Et nous remercions du fond du cœur nos partenaires sans le soutien et la confiance desquels le FIDMarseille n’aurait pas lieu.
Nous vous souhaitons une riche et belle 35e édition.
Article paru le mercredi 12 juin 2024 dans Ventilo n° 498
FIDMarseille
Édition de luxe
L’arrivée de l’été dans la cité phocéenne résonne avec une nouvelle édition du FIDMarseille : pour sa trente-cinquième édition, dans une douzaine de lieux de la ville, le FID offre derechef une programmation d’exception, plurielle et passionnante, parfait reflet d’un monde en ébullition.
Les diverses propositions — en l’occurrence sportives — qui animeront la cité phocéenne durant cet été 2024 ont peut-être contraint les manifestations cinématographiques annuelles à décaler quelque peu leur calendrier : c’est le cas, semble-t-il, du FIDMarseille, dont la trente-cinquième édition se tiendra, du 25 au 30 juin, dans une douzaine de lieux de la ville, dont les cinémas l’Artplexe, Les Variétés, La Baleine ou Videodrome 2. Or ce sans abandonner une once de terrain à l’exigence cinématographique, à l’extraordinaire foisonnement des propositions, à l’intelligence des regards, qui caractérisent depuis plus de trois décennies cet évènement majeur qu’est le FID au sein de la cité phocéenne. Avec 112 œuvres sélectionnées et 38 pays représentés, l’équipe organisatrice offre un champ kaléidoscopique de la puissance créative contemporaine de l’image en mouvement, à nul autre identique au sein de l’hexagone, pour un corpus d’œuvres le plus souvent présentées en première mondiale ! Ce sera bien évidemment le cas lors de la soirée d’ouverture sur le toit-terrasse de la Friche La Belle de Mai, avec la projection du dernier opus de l’excellent cinéaste Miguel Gomes, Grand Tour, en présence de l’actrice principale Crista Alfaiate. Une séance événement pour un artiste dont nous restent en mémoire les grandes pages de son œuvre, de Tabou aux Mille et une nuits.
Les quatorze films de la traditionnelle Compétition Officielle offrent également de belles promesses : du plaisir de retrouver l’immense réalisateur Pierre Creton (un habitué du festival) dans 7 promenades avec Mark Brown, aux séances de Bluish de Lilith Kraxner et Milena Czernovsky, Do You Want To See Part Two? de Cricri Sora Ren, Lázaro de noche de Nicolás Pereda, If I Fall, Don’t Pick Me Up de Declan Clarke ou Kunst der Farbe de Mariano Llinás, la rareté des propositions le dispute à la beauté des œuvres. Sans omettre bien sûr la quarantaine d’opus au sein des compétitions Française, Premier Film ou Flash.
À l’instar des années précédentes, les sélections parallèles offrent de formidables pépites, comme en témoigne la proposition Autres joyaux, où l’on retrouvera, pour notre plus grand plaisir, Arfuyen au loin de Katharina Bellan, Avant qu’il ne soit trop tard de Mathieu Amalric (autre fidèle du FID), Mondongo : la materia y la obra de Mariano Llinás, ou Lichens Are The Way d’Ondřej Vavrečka. L’un des temps forts de cette nouvelle édition restera sans conteste la formidable rétrospective consacrée à l’actrice et chanteuse Ingrid Caven, artiste totale, hors norme et habitée, dont Rainer Werner Fassbinder ou Yves Saint-Laurent eurent la chance de croiser la route. La présence de cet être d’exception au sein de la cité phocéenne, à l’occasion de cette nouvelle édition du FID, marquera sans nul doute les esprits, parallèlement aux séances d’une dizaine d’œuvres, de Belle Dormant d’Adolfo Arrieta, à La Paloma de Daniel Schmid, en passant par le fameux et intemporel L'Année des treize lunes de Rainer Werner Fassbinder.
Un inventaire à la Prévert ne suffirait pas pour coucher ici le fourmillement des propositions dont regorge cette édition 2024, mais citons encore le cycle consacré à Adirley Queirós et Joana Pimenta, pour la première rétrospective de leurs films hors du Brésil ; la rencontre avec Agathe Bonitzer autour de sa filmographie et de celle de sa mère, Sophie Fillières, trop tôt disparue ; le programme Jeune Public ; les nombreuses expositions ou masterclasses ; sans omettre une pléiade de séances spéciales en périphérie des axes principaux.
Comme à l’accoutumée, le FID a soigneusement tricoté tout au long de l’année une programmation hors pair, dans un geste de diffusion ouvert à toutes les réinventions des formes du geste cinématographique.