BIAC - Biennale internationale des Arts du Cirque
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Il y a 10 ans : les premiers pas de la BIAC… À l’occasion de la Capitale Européenne de la CultureMarseille Provence 2013, Archaos initiait « Cirque en Capitales », version naissante de la BIAC avec 15 structures culturelles de la métropole.
Aujourd’hui, la 5eédition de la BIAC est présente dans plus de 45 lieux culturels de la Région Sud qui partagent la programmation avec plus de 70 spectacles et 250 représentations. Au cœur de cette programmation, de plus en plus de femmes ! Dont l’artiste à l’honneur de cette édition 2023, Fanny Soriano de la Compagnie Libertivore, artiste de la région qui présentera l’ensemble de son répertoire, soit 5 spectacles dans 6 villes de la Région Sud :
Sur la route de Fanny à Marseille, au Village Chapiteaux, au ZEF, à la Criée, à Cavaillon, à Eygalières, à Vitrolles, à Château-Arnoux, à Briançon, et jusqu’au Musée Fernand Léger à Biot, nous pourrons parcourir l’univers singulier de cette talentueuse autrice et metteuse en scène de cirque internationalement reconnue.
Autre particularité de cette 5eédition : la Suisse s’invite à la BIAC. AvecJean-Marc Diebold, directeur du Centre culturel suisse, est née l’idée de présenter dans notre région, en collaboration avec des structures culturelles partenaires de la BIAC - 8 spectacles d’artistes de la scène contemporaine : Martin Zimmerman, Julian Vogel, Marc Oosterhoff, Arno Ferrera et La compagnie La(H)orde dans les Pavés, autant d’artistes suisses aux univers singuliers et innovants.
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Il y a 20 ans : le choix des quartiers Nord de Marseille… Pour développer un projet d’accompagnement de la création pour les arts du cirque ainsi que des actions en lien avec la population.
Depuis les premiers rendez-vous cirque en 2003 dans le quartier de la Cabucelle, les projets menés avec les acteurs du champ social et de l’enseignement n’ont cessé de se développer, jusqu’à la BIAC 2023 qui réserve plus de 2500 places à 3 euros pour ces publics.
De nombreuses structures culturelles associées à la BIAC mettent elles aussi en œuvre des actions variées en direction des publics dont des rencontres avec les artistes, des ateliers de pratique et des séances scolaires.
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Il y a 30 ans (et même un peu plus…) : les premiers spectacles d’Archaos… Du Chapiteau de Cordes à Somewhere and Nowhere en passant par Métal Clown et tant d’autres, plus de 20 créations d’Archaos ont tourné dans le monde entier, avant que la compagnie, devenue Pôle National Cirque, se consacre à l’évolution des écritures, au répertoire et à la transmission.
Ça tombe bien : Transmission est le nom du dispositif mené par le Conservatoire de Toulon qui invite chaque année un artiste ou une compagnie dans le but de concocter un programme d’actions pour ses élèves le temps d’un trimestre, et en 2023 nous en sommes les artistes invités. Dans ce cadre, nous remontons des scènes inspirées des spectacles d’Archaos, et proposons masterclass, conférences, sortie d’un livre, expositions…
À travers le regard de Phillipe Cibille, photographe, dont l’objectif accompagne la route d’Archaos depuis ses débuts, 4 expositions dans 4 lieux différents à La Seyne-sur-Mer et à Marseille rendent compte de 30 ans de collaboration entre la compagnie et l’artiste photographe.
Après avoir croisé la route d’Archaos, Philippe Cibille a continué à aller à la rencontre de très nombreuses compagnies de cirque contemporain. Installée à la Galerie de la Manufacture à Aix-en-Provence, une exposition de plus de 250 photographies de plus de 40 compagnies différentes rend compte de ce précieux travail.
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Il y a 40 ans : l’émergence du cirque contemporain…Dans la programmation des premiers festivals de théâtre de rue et avec la création des premières écoles supérieures de cirque en France, puis dans d’autres pays d’Europe…
Depuis, ce sont des milliers de compagnies de créationsen France et dans le monde qui inventent et élaborent le répertoire de ce mouvement artistique, miroir de son époque, qui accompagnent les évolutions qui traversent notre société (égalité des chances, réflexion sur le genre, menace du dérèglement climatique…), et surtout alimentent la diversité de la création.
La programmation de la BIAC est le reflet de cette diversité créative et le propose au plus grand nombre.
— Guy Carrara, Raquel Rache de Andrade, Simon Carrara
Du 12 janvier au 12 février 2023
Tarifs variables suivant les lieux et les spectacles
http://www.biennale-cirque.com
13000 Marseille
Article paru le mercredi 18 janvier 2023 dans Ventilo n° 475
Biennale Internationale des Arts du Cirque
[vc_row][vc_column][vc_column_text]Péchés chapiteaux
La Biennale Internationale des Arts du Cirque fête sa cinquième édition avec un focus sur la scène contemporaine suisse et une artiste à l’honneur en la présence de Fanny Soriano. Un mois de spectacles, quatre chapiteaux sur les plages du Prado et une programmation qui traverse la Provence pour n’oublier personne.
On ne le dira jamais assez : depuis son lancement en 2013, la BIAC est le temps fort d’un événement populaire qui défriche l’histoire du cirque et repousse le frontières pour donner à voir un panorama inédit de ce qui se fait de mieux dans l’art de l’équilibre. Ce qui point dans le cirque contemporain, c’est la transversalité des attitudes et des points de vue. L’agrès se recycle (la palette, le tronc d’arbre, la bouteille…) et interroge de nouvelles postures, dessinant des perspectives d’avenir qui épousent les préoccupations d’aujourd’hui. Comment aborder la dystopie du monde dans le cercle d’un chapiteau ? Comment défier l’apesanteur avec les moyens de l’extérieur ? La nature devient un terrain de jeu transformant l’acrobate en lutin au milieu des arbres (Fanny Soriano). La scène du théâtre se transforme en décharge d’où émergent des corps égarés à la recherche d’une réhabilitation de l’être (Martin Zimmermann). Le cirque invente à l’infini les codes de l’acrobatie en pénétrant l’histoire de la danse et du théâtre. Le funambule chante, rit, danse. Il s’acoquine avec des partenaires à la manière d’un buddy movie, il s’immisce dans le collectif et construit un paroxysme où tout peut exploser dans l’instant. De la peur immédiate au fou rire général, du jazz band au soliste perché dans le ciel, une poésie réjouissante enveloppe le chapiteau, la cour de récré, la place du village, le playground de la cité. Sur un air de ne pas y toucher, l’acrobate rejoue la vie domestique, se jouant des chaises et des tables comme un fanfaron sur un point de bascule. Le corps est svelte, agile, giclant dans les airs comme un chat. Mais les acrobaties se font à hauteur d’homme, parce que le danger n’est plus une valeur cardinale. Le cirque contemporain est une utopie qui devient réalité dans la multiplicité de ses compagnies, embrassant le plus grand nombre pour la joie de tous, comme une fête sans fin qui traverse les âges.Karim Grandi-Baupain