En 2023, le Festival a eu 10 ans.
Cet anniversaire n’était pas pour nous un simple satisfecit. Il était le constat qu’il avait été possible,
avec l’aide d’un partenaire privé, de réussir à construire, en France, hors de Paris, un festival d’excellence et d’émotion de niveau européen. Nous pouvions nous contenter, avec le CIC, de chercher à reproduire cette communion annuelle témoignant ainsi de notre capacité à continuer à réunir sur le territoire d’Aix-en-Provence, au moment des fêtes de Pâques, le meilleur de la musique classique.
Cependant, nous voulons aller plus loin.
Le monde de la musique classique n’est pas une bulle isolée et ne cultive pas un entre-soi. Il se doit
d’être à la fois capable de l’excellence et d’inventer, chaque année, de nouvelles solidarités afin que
le plus grand nombre ait accès à la musique.
Le Festival de Pâques est un festival d’excellence et de solidarité. Il reste ce lieu de réunion excep-
tionnelle des plus grands talents du monde, que ce soit des solistes ou des orchestres, que ce soit
de jeunes musiciens ou des talents plus confirmés.
Il est ce lieu de partage musical au plus haut niveau. Mais il est aussi un lieu de solidarité que nous
avons voulu imaginer, avec le CIC, comme étant constitué par trois axes de réflexion :
Avant tout, c’est le festival de l’excellence
Cette année, nous célébrerons deux grandes figures de la vie musicale française : Gérard Caussé
et Jean-Claude Casadesus.
Nous retrouverons une exceptionnelle série d’œuvres sacrées de Bach, Haendel et Beethoven,
écouterons des orchestres internationaux et découvrirons les jeunes talents de demain.
Le deuxième temps fort est celui de la solidarité
Avec l’aide de l’ASSAMI, nous allons continuer d’aller dans des hôpitaux, dans des centres de soins
palliatifs, dans des EHPAD, dans des lieux où le public ne peut pas venir jusqu’à nous.
Nous allons continuer à retransmettre des concerts en direct et nous allons, enfin, essayer de toucher la population qui a le sentiment de ne pas « avoir le droit » à un accès à la musique
classique.
La musique classique est pourtant faite pour tout le monde. Elle permet de ressentir une émotion
collective, d’être ensemble… Ce festival des solidarités est essentiel à nos yeux : il témoigne que la
musique classique est notre bien commun.
C’est également un temps fort autour de la transmission, avec des programmes pour les enfants,
la plupart du temps d’accès gratuit, qui permettent de comprendre et d’appréhender la musique
classique dans toutes ses composantes.
Le troisième temps est territorial
Là aussi, avec l’aide de la Région, de la Ville d’Aix-en-Provence, de notre mécène Aline Foriel-Destezet et bien évidemment du CIC, par le biais de l’ASSAMI, nous allons continuer à aller au-devant des publics éloignés de toute la Région Sud, dans tous les départements qui composent notre région.
Nous serons ainsi présents dans des villages, dans des petites villes, où les gens n’ont pas forcément accès à ce niveau de la musique classique.
En conclusion, nous sommes heureux de vous accueillir de nouveau lors du Festival de Pâques.
Aujourd’hui, le festival c’est une communauté autour d’une équipe, soutenue bien évidemment par
le CIC, notre partenaire fondateur et notre plus grand soutien, mais aussi par Aline Foriel-Destezet,
notre grande mécène, par la Région Sud, par la Ville d’Aix-en-Provence qui dorénavant nous accompagne dans ce projet en direction des enfants, et par un certain nombre de mécènes individuels qui, chaque année, témoignent ainsi de leur soutien et de leur affection.
Qu’ils soient, ici, remerciés.
Nous vous souhaitons une très belle édition 2024.
Nous avons hâte de vous y retrouver
— Dominique Bluzet, Directeur exécutif
— Renaud Capuçon, Directeur artistique
Article paru le mercredi 13 mars 2024 dans Ventilo n° 495
Festival de Pâques
On va au Festival de Pâques, comme on aime, un bandeau sur les yeux. Le cœur battant vers un premier rendez-vous ou bien, pour les plus familiers, assurés d’y retrouver à chaque édition les émotions musicales que les anticipations du désir ont déjà pressenties entre les lignes de la programmation. Pour tous, l’association de quelques noms suffit. Celui d’un interprète, d’un compositeur ou d’une œuvre et le travail de cristallisation commence. Les strates affectives ou symboliques figées dans chaque patronyme se libèrent dans une forêt vibrante de relations mutualistes. Un exemple ? Le chef Christoph Eschenbach revient cette année avec la soprano Hanna-Elisabeth Müller
et le Bamberger Symphoniker pour donner les
Quatre derniers lieder de Richard Strauss et nous voici, à cette seule évocation, surplombant les fluidités mélodiques du post-romantisme allemand comme le voyageur au-dessus d’une mer de nuages. Le festival aixois revivifie notre imaginaire musical par les suggestions de son appel. Laissons-nous inspirer.
RY
> Du 22/03 au 7/04 à Aix-en-Provence