Oh les beaux jours !

8e édition du festival littéraire proposé par Des Livres Comme des Idées : rencontres littéraires, lectures musicales, spectacles, performances, concerts...

Prenez date dès aujourd’hui pour cinq jours en compagnie de plus de 120 auteurs et artistes. Comme chaque année, nos frictions littéraires marseillaises feront dialoguer la littérature avec la BD, les sujets de société, l’histoire, les sciences humaines… et la musique !

Conçue par les graphistes d’Atelier 25, notre affiche est à l’image du festival, qui réinvente Marseille en mêlant fiction et réalité. Nous vous réservons une programmation aussi dense que cette foule de baigneurs sur la plage, aussi déferlante que cette vague olympique et aussi inattendue que cette grande roue dominant le château d’If (dont la présence n’est pas sans lien avec le programme à venir !).

À Marseille
Du 22 mai au 26 mai
Tarifs variables suivant les lieux et les propositions
Rens. 09 72 57 41 09 / contact@ohlesbeauxjours.fr
http://ohlesbeauxjours.fr/
13000 Marseille

Article paru le mercredi 15 mai 2024 dans Ventilo n° 497

Festival Oh les beaux jours!

À l’air livre

 

Comme chaque année, le dernier week-end de mai, Marseille s’ouvre à la littérature en accueillant plus de cent vingt auteurs, écrivains et artistes durant le festival Oh les beaux jours !. Célébrant la diversité artistique sous toutes ses formes, l’édition 2024 s’annonce bien fournie et pleine de surprises, offrant tous les genres et les styles aux lecteurs, assidus ou occasionnels. Lectures musicales, concerts, littérature jeunesse, BD, se succèdent pendant cinq jours, composant un beau programme de frictions littéraires.

  Cette année, la programmation se décline en plusieurs thèmes dont voici quelques morceaux choisis.   « Les beaux jours de… » convie trois grands écrivains contemporains — Colum McCann, Mathias Enard et Leïla Slimani — à revenir sur leurs parcours littéraires au cours de masterclasses sur les scènes de la Criée et du Mucem. Romain Gary fera quant à lui l’objet d’un grand entretien posthume, pour lequel Hervé Le Tellier, fervent admirateur de Gary, et Kerwin Spire, qui lui a consacré deux romans biographiques, se livreront à un « exercice d’admiration ».   « Faire récit avec l’Histoire » se questionne sur les rapports entre histoire et littérature. La littérature portugaise est à l’honneur à la Criée pour les cinquante ans de la Révolution des Œillets. Plus au Sud, Mathieu Belezi (prix du Livre Inter 2023) explore l’histoire de l’Algérie et la colonisation française avec le dessinateur Kamel Khélif, tandis que Faïza Guène interroge les silences de l’immigration algérienne dans son roman La Discrétion, adapté sur scène. De son côté, Beata Umubyeyi Mairesse dialogue avec l’historienne Hélène Dumas sur le génocide perpétré au Rwanda. Hippolyte témoigne quant à lui de ses mois passés à bord de l’Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée, dans une BD-reportage dessinée sur scène, où il est entouré de Guillaume Gouix, Arthur H et Emily Loizeau. L’histoire de la cité phocéenne n’est pas oubliée. Valérie Manteau dévoile ainsi les prémices de son exploration de la Citadelle, ce fort bâti au XVIIe siècle pour dompter l’esprit d’indépendance marseillais et récemment ouvert au public, quand l’autrice de BD Lili Sohn raconte Marseille à travers la vie d’un immeuble emblématique, Le Grand Domaine (voir ci-après).   « À travers soi » interroge l’héritage familial pour en faire le récit. Dominique A choisit la performance poétique, tandis que la romancière Nina Bouraoui fait sur scène le portrait de son père, ce Grand Seigneur sujet de son dernier roman (voir ci-après). Claire Fercak, Akos Verboczy, Elitza Gueorguieva et Sergueï Shikalov partent à la recherche de leurs racines en Europe de l’Est. Jón Kalman Stefánsson, lui, revient sur son enfance islandaise.   « Tout dire, tout écrire », à l’instar de Neige Sinno, autrice du saisissant Triste Tigre, roman français le plus récompensé en 2023, qui analyse les conséquences sur sa vie des viols que lui a infligés son beau-père pendant des années, alors qu’elle était enfant. C’est également à cette tâche que s’attellent Virginie Linhart et Marielle Hubert. Colombe Boncenne et Éric Reinhardt se chargent pour leur part de nous faire entrer dans les coulisses de la fabrique littéraire pour assister à la naissance d’un roman par le biais d’une mise en abyme du réel.   « Embrasement », c’est ce que l’héroïne de Valérie Zenatti expérimente lors d’un voyage sur les routes d’Israël. Clara Arnaud et Maylis de Kerangal ont en commun une écriture incandescente et le goût des mots justes qui enflamment les histoires. Quant à Thomas B. Reverdy, il décrit les mécanismes d’une révolte à partir d’un fait divers ordinaire. La langue volcanique de Ravages, le premier roman de Violette Leduc, se fait entendre, dans sa version non censurée, dite par Mathilde Forget et Laura Vazquez. Embrasement du désir féminin affiché aussi avec fierté au cours d’une grande soirée imaginée avec la revue La Déferlante, avec Fatima Daas, Élodie Font, l’humoriste Tahnee et Aloïse Sauvage. Marie Darrieussecq s’associe de son côté à l’énergique duo Namoro pour faire entendre la bande-son eighties de son dernier roman, Fabriquer une femme.   « Défier le réel ». Dans un conte moderne et noir, Cécile Coulon sonde la part sombre des hommes. Rescapé de la Première Guerre mondiale, le jeune héros d’Arthur Dreyfus découvre quant à lui qu’un savant fou lui a greffé une troisième main. Glen James Brown et Phœbe Hadjimarkos Clarke abordent la violence sociale en hybridant les genres, tandis qu’Alexandre Labruffe et Denis Michelis jouent brillamment avec les codes du polar. Agnès de Clairville fait parler les animaux de la ferme sous l’œil avisé de la chercheuse Jocelyne Porcher ; et Joy Sorman interroge le sens de la justice avec le magistrat Denis Salas. Défier le réel, c’est aussi affronter sa banalité à l’échelle d’une vie, tel ce couple dont François Bégaudeau nous raconte L’Amour cinquante ans durant.   « Relecture ». Robin Renucci s’entoure de la dessinatrice Coco et du musicien Raphaël Imbert pour partager avec nous une nouvelle de John Fante. La maison d’édition de bande dessinée Futuropolis fête ses cinquante ans en présence de trois auteurs majeurs — Edmond Baudoin, Florence Cestac et Sébastien Gnaedig —, tandis que la collection Poésie/Flammarion célèbre trente années d’existence au travers de voix qui réinventent le présent. Plongeant dans les siècles, Daphné Ticrizenis nous fait entendre des autrices que l’histoire a passées sous silence, en compagnie des comédiennes Louise Chevillotte et Alice Moinet, et des jeunes musiciens du Conservatoire de Marseille. Le Chœur Boras rend hommage au poète comorien Salim Hatubou, qui a donné son nom à la dernière-née des bibliothèques phocéennes, dans le quartier Saint-Antoine. Fred Nevché et le dessinateur Alfred s’emparent de la figure d’Alexandre Dumas et des aventures de Monte-Cristo lors d’un concert dessiné qui devrait embraser le fort Saint-Jean. En clôture du festival, Dominique A et ses amis jazzmen traduisent en chansons la brume mémorielle des textes de Patrick Modiano.   « Lisez Jeunesse ! » Au programme, Hansel et Gretel dans une forme de conte musical par le duo Catherine Vincent, et une lecture de son déjà classique Œil du loup par Daniel Pennac, illustrée en direct par Mathieu Sapin. De nombreux ateliers sont par ailleurs proposés en accès libre par des auteurs-illustrateurs.  

Isabelle Rainaldi

Oh les beaux jours ! : du 22 au 26/05 à Marseille.

Rens. : http://ohlesbeauxjours.fr/

Le programme complet du festival Oh les beaux jours ! ici