C’est une petite histoire que nous racontons depuis 20 ans : en 2004, cherchant un nom pour le festival que nous venions d’inventer, nous avons pensé au titre de l’autobiographie d’Ingmar Bergman : Laterna magica. Ce choix nous demande encore aujourd’hui de corriger les nombreuses personnes qui rajoutent un « n » à Laterna ! Car Laterna magica, c’est le nom latin donné au XVII^e siècle à cette invention qui permettait de projeter des images, à la lueur des bougies, devant un public stupéfait, et qui a illuminé par la suite les soirées d'innombrables enfants, en faisant apparaître sous leurs yeux ébahis les images de contes merveilleux ou de pays lointains. Cette lanterne était un objet tout simple mais magique, à cheval entre le dessin et ce qui allait devenir le cinéma, ouvert à mille histoires possibles devant un public chaudement rassemblé : le nom de notre festival était tout trouvé.

Depuis, chaque mois de décembre, cette manifestation offre un regard ouvert sur la création contemporaine. Indisciplinée, elle furète du côté du dessin et de l'illustration, du cinéma, du design, de l'édition et s’adresse à tous·tes, enfants et adultes. Et parcourt ainsi en dix jours les territoires que nous visitons tout au long de l’année, au Studio Fotokino et dans une multitude de lieux hors-les-murs.

L'ambition demeure aujourd'hui la même qu'il y a vingt ans : mettre à la portée de tous·tes des œuvres exigeantes et singulières, accueillir les enfants avec une considération égale à celle portée aux adultes, réunir une constellation de lieux partenaires illustrant la diversité du paysage culturel de notre ville, soutenir les artistes qui évoluent en lisière des cadres établis, et ainsi poursuivre notre mission de tissage entre les publics et de défrichage des pratiques actuelles.

Mais surtout, offrir à chacun une matière à rêver, penser et imaginer, dans un monde que l'on ne nourrira jamais assez de poésie, afin de nous aider à en surmonter les cruautés.

Bon festival !