Liber Spiritus Jazz Band + Théo Ceccaldi - Kutu + Nout + Crosscurrents Trio (Holland, Hussain, Potter) + Étienne Jaumet invite Thomas de Pourquery

Jazz modal, free jazz / Jazz impro et azmari / Jazz noise avec flûte, harpe et batterie / Jazz moderne métissé de musiques indiennes / Jazz électro

Liber Spiritus Jazz Ban

SCOTT CARD : guitare
PHILIP CASSEL : tuba
BENJAMIN DAUVERGNE : percussions
NICOLAS DEJEAN : saxophone ténor
RENAUD GERIN : percussions
JULIEN LABERGERIE : saxophone alto
SIMON SEIGER : trombone

Liber Spiritus réunit sept musiciens de la région autour du jazz modal et du free jazz. Guidés par des figures tutélaires telles que Arthur Blythe, Albert Ayler et Joe Henderson, ce joyeux Jazz Band à l’esprit libre a la volonté de partager au plus grand nombre son amour pour cette musique. Saxophones, trombone, guitare, tuba et percussions se mêlent et se répondent, entre improvisations et arrangements.

 

 

 

Théo Ceccaldi - KUTU

THÉO CECCALDI : violon, direction artistique
HALELUYA TEKLETSADIK : voix
HEWAN GEBREWOLD : voix
CYRIL ATEF : batterie
VALENTIN CECCALDI : basse
AKEMI FUJIMORI : claviers

KUTU est né de la rencontre à Addis Abeba du musicien Théo Ceccaldi et des voix fusionnelles des chanteuses éthiopiennes Hewan Gebrewold et Haleluya Tekletsadik. Un voyage au cœur des nuits fiévreuses d’un Addis underground 2020, où la jeunesse hyperactive s’empare des musiques ancestrales pour mieux s’en affranchir. À partir de poèmes d’aujourd’hui, de collectage de rythmiques tribales, Théo Ceccaldi imagine un set tellurique où se croisent improvisation, et envolées vocales, soutenues par une rythmique puissante et un line up à la vitalité contagieuse : claviers électro-cosmiques, basses hypnotiques, danses exaltées et voix stellaires... Un combo éthio-transe incandescent, où la liberté du jazz se mêle à la profondeur brute des sons azmaris.

 

 

 

NOUT

DELPHINE JOUSSEIN : flûte traversière
RAFAËLLE RINAUDO : harpe électrique
BLANCHE LAFUENTE : batterie

Sous le signe d’une divinité égyptienne, trois musiciennes affûtées cherchent le chaînon manquant entre Sun Ra et Nirvana. L’alliance Delphine Joussein, Rafaëlle Rinaudo et Blanche Lafuente nommée NOUT s’applique à pousser leurs instruments dans leurs derniers retranchements, avec l’enthousiasme du savant fou devant ses fioles. Dans le sillage des expériences de John Zorn aux confins du jazz et du noise, elles ont choisi d’expérimenter un mélange rare (flûte, harpe, batterie) à grands coups de pédales d’effets, d’électricité ou d’électronique, et d’imaginer des morceaux comme de véritables scénarios à rebondissements : on se croit dans Alien et on se retrouve dans Indiana Jones, on débute les yeux fermés sur des sièges rouges et on termine en pogo au milieu de la foule…

 

 

Crosscurrents Trio : Holland / Hussain / Potter

Good Hope

DAVE HOLLAND : contrebasse
ZAKIR HUSSAIN : percussions
CHRIS POTTER : saxophone

Sous le nom collectif de Crosscurrents Trio se cachent le contrebassiste anglais Dave Holland, dont le jeu atypique et la magnifique sonorité ont été vite repérés par un certain Miles Davis ; Zakir Hussain, légende vivante et plus grand maître du tabla indien ; et Chris Potter, saxophoniste américain virtuose et envoûtant. Ils redéfinissent avec audace et maestria les contours d’un jazz moderne métissé avec la musique indienne. Ce trio est construit sur un amour et un profond respect mutuel pour le jeu de chacun, l'intégration subtile de différents univers, et une approche différente de la musique, pour former un tout cohérent. Une équipe de haut vol, composée de trois des meilleurs musiciens au monde sur leurs instruments respectifs, arrangeurs et compositeurs sophistiqués, ayant un seul objectif : vous faire voyager !

 

 

 

Étienne Jaumet invite Thomas de Pourquery

ÉTIENNE JAUMET : claviers, saxophone, électroniques
THOMAS DE POURQUERY : saxophone

Rencontre au sommet ! Étienne Jaumet, l'homme aux synthétiseurs de Zombie Zombie, le saxophone de James Holden, le producteur à l’origine de remixes pour François and the Atlas Mountain, Acid Arab ou encore Paradis, poursuit ses hybridations entre jazz, électro et saxophone, en invitant un autre géant français de l’instrument, Thomas De Pourquery. En 2018, Étienne Jaumet offrait avec son disque Huit Regards Obliques une relecture géniale et cinglée de grands standards du jazz à force de synthés et de TR-808. Avec son talentueux comparse Thomas de Pourquery, accueilli avec son Supersonic en ouverture du Charlie Jazz Festival, il nous invite, pour cet after party, à une sorte d’escapade dystopique…

Domaine de Fontblanche
Le samedi 2 juillet 2022 à 19h
20/30 €
http://charliejazzfestival.com/
4 allée des artistes
Salle du Radassier
13127 Vitrolles
04 42 02 46 50

Article paru le mercredi 15 juin 2022 dans Ventilo n° 466

Charlie Jazz Festival

Charlie par cœur

 

Pourquoi le festival vitrollais Charlie Jazz, prévu cette année du 1er au 3 juillet, est-il l’un des meilleurs de la région ? Parce qu’on connaît l’attachement de l’organisation aux valeurs de justice sociale et environnementale : les artistes conviés partagent en effet des idéaux de métissage et l’ensemble de l’évènement est un bain de bien-être dans une périphérie métropolitaine rongée par la peste brune.

    Les têtes d’affiche, cette année, confirment cette orientation. Ainsi du trio Jokers de l’accordéoniste Vincent Peirani : ce n’est pas parce que le Nissard est un virtuose du piano à bretelles qu’il a oublié de défendre un jazz libre et contemporain, lorgnant vers le rock le plus actuel avec son trio de feu (Federico Casagrande, guitare ; Ziv Ravitz, batterie). Quant au Crosscurrents trio, il devrait nous transporter au-delà même d’un autre monde : dans un univers parallèle. Sa musicalité transcende les cultures : le légendaire contrebassiste Dave Holland, entouré du sémillant saxophoniste Chris Potter et du percussionniste Zakir Hussain, tient le cap du métissage tous azimuts, depuis qu’il a tracé sa route il y a près d’un demi-siècle avec un certain Miles Davis ! Quant au sax’ ténor Jan Garbarek, cela fait au moins vingt-cinq ans qu’il nous pourvoit d’ondes bienfaisantes dans une esthétique aux couleurs scandinaves qui lorgnent vers l’ailleurs — il sera lui aussi accompagné d’un percussionniste indien, maître des tablas, Trilok Gurtu. Peut-on parler de « premières parties » pour les autres propositions ? Thomas de Pourquery, qui avait retourné le public sur la terrasse du Mucem il y a deux ans, nous permettant d’échapper à la sinistrose pandémique, revient avec son Supersonic, comprenant notamment son confrère sax’ Laurent Bardainne, pour nous amener jusqu’à la Lune avec son nouveau répertoire Back to the Moon. Il fraiera d’ailleurs également avec l’expérimentateur Étienne Jaumet pour un set électro qui devrait amener le public jusqu’au bout de la nuit. Direction l’Éthiopie le samedi soir : le fantasque violoniste Théo Ceccaldi a convié deux chanteuses d’Addis-Abeba pour déployer Kutu, un set conviant rythmes et mélodies azmaris pour une transe infinie — et l’on sait que la coopération d’Éthiopien·ne·s avec les Européens peut produire des joyaux musicaux, comme c’est le cas ici. Et quoi de mieux que la spiritualité électro-jazzy de The Fuse, porté par le démiurge claviériste Tony Paeleman, pour titiller les neurones et les bassins ? Son trio pourvoit des ondes puissantes et chatoyantes à souhait. Quant aux « avant-premières parties », elles méritent plus que le détour. Ainsi du Line & Borders trio, composé de créatrices d’exception : Émilie Lesbros (merveilleuse vocaliste), Leïla Soldevilla (quelle contrebassiste !) et Raphaëlle Rinaudo (harpiste) se jouent suffisamment des codes établis pour émanciper corps et esprits. Plus que des « régionales de l’étape », ces jeunes femmes, reçues en résidence au Moulin à Jazz, devraient plus que convaincre. Autre découverte proposée, le quintet Daïda, se réclamant aussi bien de Christian Scott que de Radiohead : emmené par le batteur Vincent Tortiller, il émerge comme l’une des jeunes formations les plus en vue du jazz actuel. Un autre trio féminin, Nout (la déesse de la voûte céleste dans la mythologie égyptienne), avec son instrumentation pour le moins inédite (flûte traversière, harpe, batterie), porté par le dispositif Jazz Migration, se réclame à la fois de Sun Ra et de Nirvana : il paraît que ça commence en méditation et que ça se termine… en pogo ! N’oublions pas les fanfares à l’heure de l’apéro : elles ne sont pas là pour faire tapisserie. Infernal Biguine rappellera tout ce que le jazz, dans l’hexagone, doit aux Antillais. Liber Spiritus Jazz Band se réclame notamment du free jazz d’Albert Ayler, alignant de redoutables improvisateurs comme le sax’ alto Julien Labergerie ou Simon Sieger au trombone. Et quel plaisir de retrouver Ceux Qui Marchent Debout le dimanche : dans ces âges farouches que nous vivons, ces amis de Rahan, celui-là même qui expliquait le communisme aux enfants, distillent un funk volcanique au service de la joie de vivre depuis plus de trente ans (avec 1 500 concerts à travers le monde). Et si l’on ne peut plus sortir de cet îlot d’utopie qu’est le festival vitrollais, on pourra toujours danser jusqu’au bout de la nuit et même au-delà sur les son d’Hyperactive Leslie : le batteur bidouilleur d’électro Antonin Leymarie, en faisant référence à la mythique « cabine » Leslie, placera très haut la barre du groove. Alors, oui, retrouvons-nous en ce début d’été au domaine de Fontblanche pour cette insurrection des sens que nous propose l’association Charlie Jazz…  

Laurent Dussutour

   

Charlie Jazz Festival : du 1er au 3/07 au Domaine de Fontblanche (Vitrolles).

Rens. : www.charlie-jazz.com

La programmation complète du Charlie Jazz Festival ici