J'aurais voulu être un pot de fleurs 

Création (sortie de résidence) : "seul en scène pour dépressifs, coquillages et crustacés" par le Collectif Xanadou (1h). Conception et interprétation : Louis Zampa. Regard extérieur & mise en scène : Marie Rubert-Franchi & Jean-Pierre Lestsky. Dès 12 ans

Michel nous raconte son monde, fait d’humour et de fatalisme : de la contemplation de son papier peint à ses discussions enflammées avec son cafard, ses 12 662 allers-retours à l’épicerie d’en bas, son bref passage à l’armée, le meurtre de sa mère, ses velléités d’aspirant pot de fleurs et ses cabarets nihilistes pour chambre de bonne…

Dans une misérable chambre de bonne au huitième sans ascenseur, se déroulent les dernières heures de la vie de Michel. Dix ans auparavant, sa mère, anarchiste et catholique pratiquante, l’a contraint à quitter le canapé familial d’où il contemplait du matin au soir la tapisserie du salon, lui faisant ainsi découvrir conjointement l’angoisse, la peur de la mort, la culpabilité, le devoir, la morale et les serveurs vocaux de l’administration française…
Il aurait bien passé sa vie là, dans ce canapé, loin du moindre projet, de la moindre ambition, loin de toute forme de culture, dans son monde, fait de girafes et de dauphins, tout droit sortis de son papier peint. Mais la vie, la société et sa mère en avaient décidé autrement. Après dix ans de tentatives désespérées pour devenir « normal », Michel ne voit finalement pas trop d’intérêt à vivre. Il décide alors de faire le premier choix de sa vie en y mettant un terme. Malheureusement le canon de son revolver est enrayé. Le temps que le public le rafistole, il rejouera son dernier, son ultime cabaret.

http://www.collectif-xanadou.fr/

 

Théâtre des Chartreux
Les 22 et 23 janv. : sam 20h30 - dim 16h
6/9/12 €
www.theatredeschartreux.fr
105 avenue des Chartreux
13004 Marseille
04 91 50 18 90

Article paru le mercredi 28 octobre 2020 dans Ventilo n° 447

*REPORTÉ* J’aurais voulu être un pot de fleurs par le Collectif Xanadou

Avec ce qui nous pend au nez, l’idée saugrenue de se transformer en table de chevet ou en arrosoir perdrait presque de sa superbe, niveau loufoquerie. Dans notre nouveau monde où l’enfermement devient la normalité, où la solitude dépend de moins en moins de nos chefs propres, il est aisé de préférer en rire. En voilà donc un biais aisé : ce seul en scène improbable où l’envie de mourir vite et seul est prétexte à l’humour. Louis Zampa, alias Michel, nous conte un quotidien burlesque. Ne s’étant que trop battu pour entrer dans le moule, dans le costume trop grand de la vie « normale », il a fini par vouloir mettre fin à cette farce journalière. Ça aussi, ça va louper. Du fatalisme sur le papier, mais un ton léger, où l’onirisme se mêle délicieusement à l’absurde. Dans ce pot-pourri de morale sociétale bourgeonne un joli conte urbain.

LPB

 

> le 31/10 au Daki Ling (1er) et le 4/11 à la Cité des Arts de la Rue (15e)

Rens. : www.dakiling.com / www.lacitedesartsdelarue.net

Pour en (sa)voir plus : www.collectif-xanadou.fr/