Nature et découvertes
La cinquième édition d’Aires Libres, qui débute ce week-end au pied de la montagne Sainte-Victoire, a encore grignoté un peu de terrain : sur le département, mais aussi quant à sa riche proposition artistique. Ou comment réconcilier farniente et avant-garde.
C’est dimanche, Arthur est totalement à l’envers à cause de la soirée de la veille, et il a choisi de se mettre au vert avec ses potes dans ce joli coin de Provence, où on lui a assuré qu’un type avait eu l’idée d’aménager un gros sound-system. C’est dimanche, Basile s’est levé tôt parce qu’il faut bien s’occuper des gosses, à qui il a promis d’aller pique-niquer dans ce petit coin de nature, celui où ils pourront s’arrêter quelques heures de lui casser les burnes parce qu’ils auront peut-être trouvé mieux à faire. En théorie, dix ou quinze ans séparent ces deux scènes. En pratique, dix ou quinze mètres au maximum : tout ce beau monde s’est finalement retrouvé à Aires Libres. Initiée il y a cinq ans par l’association A 1’Unisson, cette manifestation a rapidement trouvé sa singularité dans un concept original, situé à la croisée du farniente, des arts plastiques et des dernières tendances en matière de musiques. On y croise de jeunes branchés ou des trentenaires revenus de la nouba, mais surtout, on y croise des familles. Et c’est là le point fort de l’affaire : contrairement à d’autres événements similaires, Aires Libres ne se focalise pas sur un seul public mais vise à en réconcilier plusieurs. Des ateliers de pratiques artistiques (modelage, M.A.O…) et des balades en pleine nature (à pied avec des éco-guides, en VTT ou à dos d’âne…) sont ainsi proposés dès le plus jeune âge, les adultes préférant généralement taper la discute autour d’un verre, assis à même le sol en écoutant l’un des derniers dj’s en vogue… Pour cette cinquième « saison », la proposition artistique est une fois encore très riche : sans en faire le détail (ce serait trop long), elle a encore gagné en pertinence, à la fois innovante et très ouverte. On y retrouve toutes les obsessions de son instigateur, Sébastien Manya (qui avait imaginé le concept avec Yann Quélennec, fameux journaliste marseillais disparu depuis) : le goût de l’avant-garde, le sens de l’autonomie (les Aires Libres découlent en un sens des « zones d’autonomie temporaire », définies en leur temps par l’écrivain Hakim Bey) et le respect de l’environnement. Mais surtout, les Aires Libres ont au fil des ans su faire d’un handicap (leur éviction du territoire marseillais) l’une des clefs de leur réussite : l’itinérance. Désormais, elles vous invitent à un circuit échelonné aux quatre coins de la Provence… C’est sûr : cet été, vous ne manquerez pas d’Aires.
PLX
Aires Libres saison 5 : du 7/06 au 6/09 dans les Bouches-du-Rhône et les Hautes-Alpes. Première étape le 7/06 au domaine de Roques-Hautes (Aix-en-Pce).
Rens. www.aires-libres.com / www.aires-libres.net