Nu couché sur un drapé vert de Alfred Lombard

Alfred Lombard – Couleurs et intimité au Musée Regards de Provence

Le fauve est lâché

 

Le Musée Regards de Provence nous offre l’occasion de faire plus ample connaissance avec le peintre marseillais Alfred Lombard.

 

A Marseille, vous trouverez des rues aux noms de René Seyssaud, Louis Mathieu Verdilhan, Stanislas Torrents ou Auguste Chabaud, vous aurez même droit à un square Monticelli. Mais pour Lombard, ni boulevard ni obscure traviole, nos édiles successifs semblent avoir fait l’impasse sur le personnage. Et pourtant, natif de Phocée, élève de ses Beaux-Arts, il installera son premier atelier sur le Quai de Rive Neuve et y organisera avec son ami Pierre Paul Girieud le Salon de Mai en 1912 et 1913, attirant à Marseille le gotha de la peinture du moment. L’hommage aurait pu sembler justifié pour celui que beaucoup considèrent comme le chantre du fauvisme provençal. Mais peut-être faut-il chercher l’explication de cette carence de notoriété chez le peintre lui-même, profondément opposé à la commercialisation de l’art, en révolte permanente contre toute forme d’académisme et d’un grand éclectisme dans sa recherche artistique. Un profil atypique qui a pu pousser certains, devant la difficulté à le ranger dans une boîte, à l’oublier purement et simplement.
Du peintre de chevalet au décorateur de paquebot pour la Compagnie Générale Transatlantique, toutes les facettes de l’artiste sont ici évoquées et l’outrage en partie réparé. Les nombreux tableaux réunis pour cet hommage illustrent à merveille la diversité des pistes explorées par le peintre et fait la part belle au portrait et au nu féminin en nous offrant quelques-unes de ses plus belles productions en la matière. Enfin une place royale pour l’ami Alfred !

 

Laurent Centofanti

 

Alfred Lombard – Couleurs et intimité : jusqu’au 23/08 au Musée Regards de Provence (Avenue Vaudoyer, 2e).
Rens. : 04 96 17 40 40 / www.museeregardsdeprovence.com