Boîtes de conserve

Au [mac], l’intimité de l’artiste le plus populaire de la fin du XX^e siècle est dévoilée à travers une exposition mêlant souvenirs personnels et moments clés de sa vie professionnelle.

Qui n’a jamais entendu parler d’Andy Warhol ? Célèbre pour ses boîtes de soupe Campbell et ses Marilyn, autant que pour son antre, la Factory, le génie du pop art n’a jamais cessé d’étonner par sa créativité et son énergie. Avant sa prochaine fermeture définitive, le [mac] s’offre une fin de toute beauté avec l’exposition Time Capsules, qui prend l’image de Warhol à contre-pied en révélant la partie plus cachée d’un artiste habitué des projecteurs mais plutôt secret sur sa vie privée.
Grand collectionneur, Warhol a entreposé des centaines d’objets de toutes sortes, conservant ainsi des parties de sa vie dans des boîtes en carton, des Time Capsules. Sur les 612 existantes, le [mac] expose le contenu de huit d’entre elles correspondant à huit moments forts de sa vie.
Pour nous accompagner dans ce voyage à travers le temps, les chansons de l’album Songs for Drella — réalisé peu de temps après la mort de Warhol par Lou Reed et John Cale, fondateurs du groupe Velvet Underground et amis proches de l’artiste — sont égrenées tout au long du parcours. Chaque texte est couplé à une Time Capsule qui correspond à un instant précis et lève davantage le voile sur une existence hors du commun.
Spectateur, presque voyeur, on (re)découvre ses premières couvertures pour les grands magazines américains de l’époque, ses premières interviews ou encore des esquisses de travail. On apprend qu’il a collaboré avec Stephen Shore et Keith Haring, qu’il aimait conserver ses cartes postales ou encore qu’il a été le soutien de nombreux artistes de sa génération. Touchante, drôle et intime, l’exposition se fait aussi biographie lorsqu’elle aborde la tentative d’assassinat à laquelle Andy Warhol réchappe de justesse. Des lettres d’amis ou d’inconnus aux objets personnels, en passant par ses multiples créations et ses films, le voyage est intense.
Le temps d’une visite, on a l’étrange impression de marcher dans les pas de l’artiste, de plonger dans son histoire personnelle, effleurant du doigt des fragments de sa vie. Près de trente ans après sa disparition, son aura est toujours aussi forte.

Aileen Orain

Andy Warhol – Time Capsules : jusqu’au 12/04/2015 au [mac] Musée d’Art Contemporain (69, avenue de Haïfa, 8^e).
Rens. : 04 91 25 01 07 / www.marseille.fr/siteculture/les-lieux-culturels/musees/le-musee-dart-contemporain
Pour en (sa)voir plus : www.warhol.org