Ave Maria
Sélectionnée pour la Biennale des Jeunes Créateurs en 2007, Sophie Gonthier, alias Anything Maria, a depuis suscité l’engouement d’un large réseau de fans.
Sophie Gonthier est née en 1983 à Marseille. Après des études de musicologie et de médiation culturelle à la fac, elle part à Berlin où elle réside deux ans dans l’optique de rencontrer un maximum de nationalités possibles. Son projet solo Anything Maria, c’est d’abord un souffle clair, une voix qui monte haut, porte le son et le module dans le mezzo et le crescendo, selon la volonté et les errements de l’artiste. Sophie aime brouiller les genres, de la pop à la noise en passant par l’électro : « J’oscille entre des ballades éthérées, discrètement électroniques, et un rock plus sauvage, en passant par des morceaux plus dancefloor. » Tantôt seule sur scène, à la guitare et aux samples, tantôt avec un musicien (Jean-Marc Montera pour un album avec Radio France, Meisterfackt pour une version « strictement club » présentée à Seconde Nature), elle laisse ses émotions l’envahir sur des mélodies minimalistes où rien n’est jamais pareil, quand les textes parlent de dualité (masculin/féminin, dominant/dominé). La question qui se pose au contact de sa présence est le devenir d’un travail dont la première des qualités est la fragilité. Sophie Gonthier ne construit pas des tubes, elle avance dans une déambulation du laisser-aller vers ce qui touche à l’essentiel. Au festival MIMI, elle apparaît au milieu d’un quintette de jazz pour transpercer l’air de l’île du Frioul. Au Baby, elle utilise le confinement de la salle pour prendre le temps de brouiller les sons et les effets du larsen… Chaque endroit est une occasion de découvrir, sous un autre angle, un air qui nous trotte dans la tête. « Si j’ai bien différentes facettes, je garde toujours la même patte. C’est ce qui m’a amenée à jouer aussi bien dans des clubs que dans des salles de concert. » Anything Maria impose avec beaucoup de naturel le corps sur scène, sans mur, sans fard, en acceptant la timidité du moment et les errements du trac. C’est dans cet instant où tout peut se casser la gueule que le public s’accroche et s’identifie, parce qu’on a le sentiment de pouvoir monter sur scène, de tenter l’aventure avec elle. « Mon but reste toujours d’écrire dans le feu du moment des chansons bien faites, qu’elles soient mélancoliques, énergiques, passionnées… D’où cet éclectisme, influencé directement par du vécu, à l’état brut. »
Karim Grandi-Baupain
Le 27/01 à l’Enthropy, le 29/01 à l’Escale Saint-Michel (Aubagne) et le 5/02 à Seconde Nature (Aix-en-Pce) en duo avec Meisterfackt.
Rens. www.myspace.com/anythingmaria