Identités Remarquables | Armelle Ita
Cool de sources
À l’occasion de la sortie de son dernier EP III, Armelle Ita nous ouvre les portes de son univers musical électro teinté de sonorités traditionnelles africaines. Entre modernité et éclectisme, le parcours de la jeune Avignonaise se révèle riche de promesses.
Originaire d’Avignon, Armelle commence la musique dès son plus jeune âge, auprès de sa mère qui anime alors le jardin de musique du Thor (84). Elle s’initie au piano à l’âge de quatre ans, puis intègre, à sept ans, la maîtrise de l’Opéra d’Avignon. À partir de là, sa passion pour la musique ne fait que grandir. Guitare, chant, composition, écriture, la jeune Avignonnaise a soif d’apprendre et ne cessera jamais de pratiquer son art.
Le BAC en poche, elle intègre l’école professionnelle de musiques actuelles Pro Musica, dans laquelle elle se consacre au chant et à la clarinette. Elle fait ses débuts d’auteure-compositrice au sein du groupe Makali, en 2003, dont le premier album, De la chanson et puis c’est tout, est signé chez Universal Music. De belles tournées nationales (Arène de Nîmes, Théâtre antique de Vienne…) se dessinent et forgent l’expérience de la jolie chanteuse.
À la fin de cette aventure, Armelle décide de se consacrer à son projet perso. La professeure de piano qu’elle est devient intermittente du spectacle pour se donner le temps et l’énergie nécessaires à la réalisation de ses ambitions de musicienne née.
En tant que choriste, chanteuse et pianiste/clarinettiste, elle enchaîne les collaborations avec des formations aussi diverses que Radio Mindelo, Lilly’s Swing, Ayuna, L’Âme des Pianos ou Blakoros. Généreuse sur scène, elle s’exprime autant avec ses instruments qu’avec sa voix et son corps, comme habitée par les notes qu’elle interprète. Entre onomatopées et instrumentations vocales, Zap Mama et Camille font partie des artistes qui l’ont inspirée : « La voix est un instrument qui me fascine de par ses possibilités, le fait que ce soit l’instrument du corps aussi. Nous avions, à Pro Musica, un atelier uniquement porté sur la voix dans lequel nous faisions des impros avec plusieurs pupitres. Nous construisions des morceaux uniquement vocaux. Ce sont des choses qui ont beaucoup inspiré mon travail. »
Dans son nouvel EP, sorti il y a quelques semaines, Armelle Ita propose des textes minutieusement travaillés (co-écrit avec Céline Righi, Dizzylez et Quentin Ripoll), où se mêlent poésie contemporaine et jeux de mots subtils. Posés sur une voix aux nuances à la fois douces et puissantes, ses mots sont accompagnés par des instruments traditionnels d’Afrique de l’Ouest tels que la flûte peule, tout en gardant une touche contemporaine via des arrangements électro. Nicolas Paradis, à la kora et au djeli n’goni, et Vince Ckel, aux machines, forment ainsi avec elle un trio entre électro et organique.
« Pour ce projet, j’ai eu envie de revenir aux sources en quelque sorte, d’axer le travail sur cette dualité électro/organique. » Cette dualité perdure sur scène avec un décor noir et blanc, des lumières contrastées et des instruments majestueux en bois et en peaux faisant face aux synthés et aux machines. Plusieurs univers se côtoient ainsi chez la jeune artiste, ce qui fait sa force et sa singularité. Et lui permettent de nous emporter dans un trip à la fois proche et lointain, poétique et urbain. « Notre but est de faire voyager les gens. La musique, et l’art en général, a ce pouvoir très puissant de provoquer des sensations, des images, des sentiments, des interrogations. C’est ce que l’on essaie de faire, rester en lien avec les choses, partager, que ce soit dans la vie comme à travers la musique. »
Saida Boulkaddid
Armelle Ita : le 3/03 à l’Alcazar (58 Cours Belsunce, 1er), en prélude au festival Avec le Temps.
Rens. : www.festival-avecletemps.com
Dans les bacs : III (Make Me Prod)
Pour en (sa)voir plus : www.facebook.com/ArmelleIta / https://armelle-ita.bandcamp.com/album/iii