Belzec – (France – 2005) de Guillaume Moscovitz (Ad Vitam Distribution)
Belzec est un double symbole : c’est d’une part l’un des premiers camps d’extermination nazis, mais également l’un des premiers à avoir été démantelé par ces mêmes bourreaux. Dans l’histoire de la Shoah, Belzec est rarement cité. Il fut pourtant, à l’instar de Treblinka, l’un des lieux clé de l’extermination des juifs polonais. Or, l’une des dominantes de ce plan d’anéantissement était justement d’effacer les traces de l’impensable. Là se nourrit le terreau du négationnisme, et le film l’exprime très bien, alimenté par les nazis eux-mêmes. Plus de 600 000 juifs y furent exterminés en l’espace de quelques mois, jusqu’à ce qu’Hitler décide de fermer le camp, et d’en effacer toutes traces, continuant ailleurs ses sordides desseins. Aujourd’hui, à la place des fours, s’élèvent de grands arbres ; les deux rescapés de Belzec sont décédés, et le lieu, à la frontière ukraino-polonaise, est redevenu ce village silencieux que parcourt le réalisateur.
EV