Coffret John Cassavetes
5 films (Opening)
Le Père Noël est en avance cette année chez Opening avec, dans sa hotte, le plus beau cadeau de cette fin d’année : cet incontournable coffret du maître incontesté du cinéma indépendant US, John Cassavetes. Cinq films essentiels — Shadows, Faces… — nourris des plus passionnants bonus : les interviews de Seymour Cassel ou Elaine Kagan se mêlent aux conversations croisées entre GenaRowlands et Peter Falk, ou Ben Gazzara et Al Ruban, sans oublier les multiples interventions de Cassavetes. Un grand bonheur.
Une jeunesse chinoise
(Chine – 2006) de Lou Ye (TF1 Vidéo)
L’un des films d’amour les plus enthousiasmants de ces dernières années nous vient tout droit de Pékin. Sur fond agité de révolution estudiantine et de Chine en mutation, la sublime Yu Hong et son amant vont vivre une histoire d’amour qui s’étalera sur plus de dix ans. Malgré des chemins qui se séparent, des nouvelles rencontres, des impasses, des adieux répétés, les deux protagonistes savent que, malgré tout, ils sont faits l’un pour l’autre… La fin, inattendue, s’avère tout simplement splendide.
Lost : saison 4
(USA – 2008) de J.J Abrams (Buena Vista Entertainment)
Lorsque la série débarqua en 2004, via un détonant mélange des genres — science-fiction, mélo, thriller… —, la terre des téléspectateurs s’arrêta de tourner, sidérés devant ce laboratoire cathodique de la narration contemporaine. En réalisant, après deux saisons cannibales, une révolution copernicienne — flash-forward au lieu des flash-back —, Lost s’était ouvert un étourdissant champ des possibles narratif. En se confrontant à la temporalité, sérielle et dense, de Proust, Lost est devenue un chef-d’œuvre.
Coffret Jacques Rozier
4 films (Potemkine)
Grand vainqueur dans la catégorie « éditeur de l’année », Potemkine, via sa ligne éditoriale parfaite, ses coffrets design et ses bonus très riches, enfonce le clou avec la sortie en DVD des quatre films majeurs de Jacques Rozier, cinéaste presque oublié des mémoires de la Nouvelle Vague. Il y a chez Rozier une tendresse folle pour ses personnages, une attention aiguisée dans le cheminement des histoires simples qui nous sont contées, une poésie immanente se dégageant de chaque image. Un must.
How I met your mother : saison 1 & 2
(USA – 2005) de Carter Bays et Craig Thomas (FOX)
Genre en voie de disparition, la sitcom vient enfin de trouver un digne successeur à Seinfeld et Friends : l’incroyablement barrée How I met your mother. Autour d’une bande de New-Yorkais trentenaires et hystériques — mention spéciale à Barney « Legen… wait for it… dary » Stinson —, la série construite via un immense flash-back s’amuse, nous avec, à passer en revue les nombreuses prétendantes de Ted, le « héromantique » à la recherche de la mère de ses futurs enfants. Magistralement écrit et hilarant.
Desperate housewives : saison 4
(USA – 2007) de Marc Cherry (Buena Vista Entertainment)
Un cancer pour Lynette, un mariage pour Gabrielle, une fausse grossesse pour Bree et un suicide par pendaison pour Eddie : c’est sur un feu d’artifice de cliffhangers que la saison 3 nous avait laissés en plan, heureux présage d’une suite encore plus retorse et spectaculaire. Comme l’a prouvé cette nouvelle fournée réduite à dix-sept segments, grève oblige, où il aura été question, entre soap pop et dramedy, de perruques, de fontaine, de somnambulisme, de tornade et d’une nouvelle et mystérieuse voisine. Du grand art.
Coffret Monte Hellman
(Carlotta vidéo)
Carlotta continue son excellent travail d’éditeur, comme l’atteste ce superbe coffret consacré à Monte Hellman, réalisateur « mineur » des années 60/70. Au menu : des films personnels et sans concession, comme Cockfighters (au scénario d’orfèvre), Macadam à deux voies ou encore The Shooting, véritables petits bijoux qui méritent qu’on y rejette un coup d’œil, voire qu’on les reconsidère. L’univers de Hellman est tout à la fois subversif, sensible, violent, poétique. N’en jetez plus…
Le libre penseur
(GB – 1994) de Peter Watkins (Doriane Films)
Remercions Doriane Films pour son travail exceptionnel autour de l’œuvre libertaire et vitale du réalisateur anglais, dont la filmographie était intimement liée aux foudres de la critique, quel que fut le pays d’accueil. Ici, c’est en Suède que Peter Watkins — l’un des rares cinéastes qui avait grâce aux yeux de Stanley Kubrick — s’attaque à la vie du peintre et poète August Strindberg, mais plus encore à une société au sein de laquelle les libertés individuelles étaient inaccessibles. Visionnaire.
Heroes : saison 2
(USA – 2007) de Tim Kring (Universal)
Buzz de 2007, malgré une saison 1 incroyablement dense mais étrangement ratée, Heroes, bousculée par la grève des scénaristes, aura vu sa saison 2 réduite à onze épisodes. Résultat : après une entame poussive et anecdotique autour des origines de Hiro, les six derniers segments, portés par l’urgence, où chaque scène, chaque geste, chaque parole compte, auront réconcilié les fans du show. Qui seront tombés, in fine, sous le charme de Elle/Kristen Bell, la plus belle promesse du chapitre 3.
La curée
(France – 1966) de Roger Vadim (Les Films du collectionneur)
Jane Fonda sublimée et sensuelle comme jamais, ambiance psychédélique en avance sur son époque et passion magnifiquement bien racontée : La Curée brille de mille feux. Mais le film de Vadim est aussi une ode à la liberté, à la folie de l’amour, aux limites du possible. Le charme de cette cuvée 66 agit à une vitesse incroyable, sans temps mort, répit, ni ennui. Œuvre singulière, réussite évidente, valse à mille temps, le film se redécouvre avec curiosité et délice. Sans doute l’un des meilleurs Vadim.