Black Strobe @ Cabaret Aléatoire (le 2 février)
Initialement influencé par la house, les défricheurs de l’électro-pop (Depeche Mode, Cabaret Voltaire) et la cold-wave, le projet d’Arnaud Rebotini (désormais amputé d’Ivan Smagghe) est devenu un groupe de rock à part entière. Epuré de ses références dancefloor, ce concert livré un soir de pluie et de brouillard a opéré l’alchimie d’une électro martiale et d’un rock à la limite du metal, puissant et noir. Etrangement, Rebotini est depuis revenu au Cabaret avec un projet plus… techno.
Moriarty @ Espace Doun (le 15 février)
Si, sur disque, Moriarty n’est qu’un groupe folk/rock de plus, la prestation de ces jeunes Franco-Américains à l’Espace Doun (Rognes) frôlait la perfection. Assis à proximité de la scène, nous assistions dans des conditions idéales à ce petit théâtre musical et comique. Leur concert ressemblait à la rencontre improbable entre la Carter Family et les Marx Brothers dans une rue poussiéreuse d’OK Corral… Rarement un groupe n’avait dégagé une telle harmonie entre le sonore et le visuel.
Coming Soon @ Poste à Galène (le 21 mars)
En plus de nous avoir offert l’un des plus beaux disques de l’année au rayon pop/folk, cette bande de jeunots originaires d’Annecy (ils ont entre 14 et 25 ans !) maîtrise parfaitement la scène. Autour d’un géant déguisé en cow-boy s’agitent des adolescents qui jouent et chantent : comme si le Robert Mitchum de La nuit du chasseur avait kidnappé des enfants pour les obliger à jouer de la très bonne musique. C’était si bon qu’on n’a pas eu l’idée de les libérer…
Dubmood @ l’Intermédiaire (le 28 mars)
Au-delà de la surprise provoquée par les moyens utilisés (il compose à l’aide d’une Gameboy !), ce qui nous frappe chez Dubmood, jeune Suédois installé à Marseille, c’est son efficacité. Impossible de résister à ses assauts rythmiques, totalement jouissifs. Le sourire collé aux lèvres, il apparaît comme une sorte de McGyver de l’électronique, capable avec une boîte en plastique et deux fils de sonner bien plus fort que Justice. Faire autant avec si peu relève du génie.
Zombie Zombie @ l’Embobineuse (le 12 avril)
Derrière ce concert, les filles de l’asso In The Garage, déjà responsables du meilleur concert 2007 (!!! au Cabaret Aléatoire). Avec nettement moins de budget mais tout autant de bon goût, elles calaient Zombie Zombie avant que la presse ne s’en empare, dans la seule salle marseillaise qui s’y prêtait : l’Embob’. Et donc ? Un batteur survolté sous influence kraut, un homme-squelette aux claviers, unis dans une transe épicurienne, minimaliste et… voodoo. Simplement génial.
Radiohead @ Arènes de Nîmes (les 14 et 15 juin)
Un bilan de fin d’année sans un concert de Radiohead n’est jamais tout à fait un bilan, sauf pour les grincheux qui persistent à penser que le plus grand groupe du monde de son temps est pompeux, dépressif ou ennuyeux (hum). En 2003, leur concert à Nîmes était déjà une claque. Cinq ans plus tard, ces gens-là ont bien vieilli : les grandes chansons abondent, la scénographie est nickel, et ils se paient encore le luxe de changer leur set-list d’un soir à l’autre. Intouchable.
Polysics @ Marsatac (le 27 septembre)
« Marseille, bouge ton cuuuuuuuuuul ! » Ce soir-là, sous la grande tente du festival Marsatac, cette injonction à faire la fête prenait une saveur toute particulière, comme un « banzaï » pour réveiller les esprits assoupis par une programmation certes appréciable, mais assez convenue. Sur scène, des personnages de manga branchés sur 220V, enchaînant à toute berzingue leurs décapantes bombinettes techno-punk. A cet instant, c’est sûr, les Polysics étaient le meilleur groupe du monde.
IAM @ l’Affranchi (le 17 octobre)
Hasard du calendrier, quinze jours après le retour événement de la montagne NTM qui accoucha d’une souris (au Dôme), IAM s’emparait de l’Affranchi, salle hip-hop mythique, pour fêter ses vingt ans et mettre tout le monde d’accord. Devant un parterre de privilégiés heureux et médusés, Akhenaton et Shurik’N, accompagnés de Saïd au micro, Kheops aux platines et quelques musiciens, nous ont régalés deux heures durant. Ne manquait à l’appel que l’envahissant Freeman : pas grave…
Tumi & The Volume @ Fiesta des Suds (le 18 octobre)
La révélation de la Fiesta 2008. L’an dernier, leur premier album figurait déjà dans notre bilan « disques ». On attendait donc la scène avec impatience, on n’a pas été déçus : sur une trame qui emprunte forcément à The Roots (le hip-hop des origines revu par des musiciens qui déchirent) mais en formule resserrée (la trilogie guitare/basse/batterie chère au rock), le gros Tumi et les siens ont pris par surprise bien des quinquas qui étaient venus pour Herbie Hancock. Juste la classe.
Ibrahim Maalouf @ Fiesta des Suds (le 23 octobre)
Accompagné d’un percussionniste et d’un contrebassiste, le Libanais, volubile et charmeur, avait en juillet dernier enflammé le Théâtre de la Sucrière, mettant tout le monde à genoux — amateurs de jazz, amoureux de musique orientale et fans de hip-hop. De retour sur la grande scène de la Fiesta avec une formation plus rock, Maalouf a confirmé, avec sa trompette à quarts de tons lui permettant de jouer des gammes orientales, qu’il était le plus grand trompettiste du moment. Yalla !