Black Book – (Pays-Bas – 2h25) de Paul Verhoeven avec Carice Van Houten, Sebastian Koch…
En Hollande, à quelques mois de la Libération, Rachel tente de fuir les ultimes rafles. Hélas, la Gestapo, informée, intercepte son convoi. Rachel (mi-Garbo, mi-Bacall) en réchappe, recueillie (lire la suite)
La Führer de vivre
En Hollande, à quelques mois de la Libération, Rachel tente de fuir les ultimes rafles. Hélas, la Gestapo, informée, intercepte son convoi. Rachel (mi-Garbo, mi-Bacall) en réchappe, recueillie par la Résistance.
Black Book n’est pas, à l’évidence, le film que l’on attendait d’un Verhoeven enfin de retour au pays. Cette (mauvaise) blague, vaguement dénonciatrice d’une nation aux héros flous (quel pays n’a pas été rempli de collaborateurs passifs et de demi-dieux opportunistes entre 39 et 45 ?), s’essouffle rapidement. La faute à un scénario maigre ne s’appuyant que sur des ressorts narratifs caricaturaux. Black Book opte pour l’accumulation de décalages, pour une installation dans le second degré, prenant ouvertement comme références les codes et les défauts (éclairages, portes ouvertes, hasards heureux…) des films d’espionnage des années 40/50. C’est presque drôle par moments, mais autant de péripéties grossières et grotesques répétées sur deux heures trente, ça devient un peu pesant. Surtout que le jeu de références est le seul réel contenu du film.
Si Starship Troopers fonctionnait exceptionnellement bien sur ce même principe de situations abracadabrantes et de personnages dépourvus de psychologie, Black Book ne décolle jamais et ressemble à une pochette surprise dans laquelle on aurait maladroitement oublié de glisser des surprises réjouissantes et des confiseries alléchantes…
Lionel Vicari