Brève 154

Brève 154

la compagnie Vol Plané
L’Epicerie
Edward Bond
Amélie Nothomb
Kubo
L’Art renouvelle le Lycée le Collège et la Ville
les modes de transports alternatifs

Où l’on en remet une couche sur la compagnie Vol Plané, dont l’exceptionnelle pièce Il y a quelque chose de très satisfaisant dans le monde moderne (à voir impérativement jusqu’à samedi au théâtre de Lenche) vient confirmer tout le bien que l’on pensait déjà d’Alexis Moati et Stratis Voyoucas (Liliom et Les larmes amères de Petra Von Kant, c’était eux !), accompagnés pour l’occasion de Jérôme Beaufils. Accueillie par le Lenche et la Friche du Panier jusqu’au 15, la compagnie profite d’une carte blanche pour proposer cinq soirées aux frontières du théâtre, de la musique, de la danse et de la performance poétique. Cinq soirées pour apprécier l’ouverture d’esprit et le bon goût de nos trois larrons, qui partageront la scène avec quelques amis, et pas des moindres : l’étrange Denis Lavant et le danseur Denes Debreï (connu pour sa participation aux créations de Joseph Nadj) côté planches, Romain Humeau et l’électron libre Akosh S. côté musique, ou encore l’auteur baroudeur Nicolas Bouvier… Rens. 04 91 91 52 22

On désespérait de trouver portes closes à chacun de nos passages rue Pastoret… Bonne nouvelle : L’Epicerie rouvre enfin ses portes ! Et pas de n’importe quelle manière, puisqu’elle accueille la nouvelle création de Tempestant. Après trente ans passés à « suggérer, ébaucher, dessiner les contours d’idées universelles » plutôt qu’à « narrer », Christiane-Camille Richard s’est cette fois-ci laissée porter par l’écriture pour… suggérer, ébaucher, dessiner les contours « d’un voyage immobile et imaginaire que le spectateur s’approprie à loisir ! » Seule sur scène, ni jeune ni vieille, elle parle, se raconte, refait le monde… Ça s’appelle Et puis j’effacerais tout sauf le cœur et c’est à voir du 11 au 15. Rens. 04 91 42 16 33

Où l’on revient également sur la pièce du génial Edward Bond, Rouge noir et ignorant, reprise en ce moment au Badaboum. A sa création il y a un peu plus d’un an, nous avions accordé une page de choix (la 4 !) à la brillante adaptation de ce pamphlet anti-capitaliste destiné aux ados, mais que chaque adulte se devrait de connaître. Un texte qui dénonce l’absurdité et la cruauté du monde moderne, dont la pertinence est remarquablement soulignée par la mise en scène épurée de Guillaume Cornet. Vous l’aurez compris : ce spectacle est chaudement recommandé ! Rens. 04 91 54 40 71

Une semaine décidément chargée en théâtre contemporain (et en auteurs vivants !), puisque la très (trop ?) prolifique Amélie Nothomb connaît l’honneur de non pas une, mais deux adaptations de son œuvre sur les planches marseillaises. Ainsi, tandis que les Dieux Terribles s’attaqueront, en toute sobriété, à la Cosmétique de l’ennemi sous la houlette de Jan Luck Levasseur, les trois comédiens de la compagnie 1er acte jetteront aux oubliettes des livres réduits à l’état de Combustibles. Soit deux spectacles aux problématiques universelles et atemporelles — le hasard existe-t-il ? A quoi sert la littérature ? —, deux huis clos tendus comme des arcs. Mon premier se joue dans un hall d’aéroport (au Théâtre Mazenod, rens. 04 91 54 04 69), mon second dans un petit appartement (au Théâtre du Petit Merlan, rens. 04 91 02 28 19). Corbacs attaquent !

Théâtre, suite — où l’on regretterait presque la disparition de la rubrique Ça planche… Deux autres pièces jouées cette semaine ont en effet retenu notre attention. Deux spectacles qui font le pari de jouer sur plusieurs tableaux : l’ombre chinoise, la marionnette, la musique et le folklore dans Kubo, sorte de Bourgeois gentilhomme slovaque (!), qui exalte « la capacité de la jeunesse à inventer un monde nouveau » (du 6 au 9 au Massalia) ; le théâtre et la danse dans Ithaki… Ailleurs tout est pareil, qui mêle un solo de la chorégraphe Nina Dipla à un monologue de Francine Eymery, inspiré de La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès (du 6 au 9 aux Argonautes). Les théâtreux ne vont plus savoir où donner de la tête ! Le Passage de l’art, l’entreprenante galerie du Lycée du Rempart tenue par Lyse Madar, organise la dixième édition de L’Art renouvelle le Lycée le Collège et la Ville sous la thématique un peu fourre-tout « Mémoire Historique Mémoire Intime », jusqu’au 29 mai. La programmation de cette année est légèrement plus intéressante que celle de l’année dernière, poursuivant une collaboration étroite avec des anciens étudiants de l’Ecole des Beaux-Arts (par le biais de l’historien de l’art François Bazzoli). Outre Philippe Turc au Passage de l’Art (des peintures qui évoquent le tour du monde, un clin d’œil aux voyages extraordinaires de Jules Verne), on retiendra notamment le bestiaire improbable du sculpteur Aymeric Louis (Lycée Brochier, dans le 10e) ou Retraite, une série photographique remarquée d’Olivier de Sépibus (Lycée Le Chatelier, 3e). Mais aussi les sculptures de Marion Abeille (Lycée Montgrand), les photos de Lionel Fourneaux (Lycée Leau, 8e), les peintures d’Olivier Bernex (Collège de Gréasque) ou Jérémie Delhome (Lycée de l’Estaque)… Le tout sera clôturé par une expo réunissant tous les artistes à la Maison de la Corse (rue Sylvabelle). Rens. 04 91 31 04 08

Animal un peu flemmard, le Marseillais a encore beaucoup de mal à se détacher de sa voiture, préférant manifestement se coltiner des heures d’embouteillages plutôt que d’abandonner sa chère bagnole. Il existe pourtant de nombreuses autres manières de se déplacer, et l’on ne parle pas seulement des transports en commun (trop rares, surtout après 21 heures) ou des taxis (trop chers). Qu’il s’agisse de partager une voiture, d’enjamber son vélo, ou ne serait-ce que de rouler avec de l’huile de friture en guise de carburant, les modes de transports alternatifs présentent de nombreux avantages, à la fois économiques et écologiques. Avantages que les Verts se proposent de vous faire découvrir, en invitant Michel Fornairon du Collectif Vélo en Ville, Manu Ferrier et Yvon Roche d’Auto Partage et Christophe Oudelin de l’originale association Roule ta frite à un débat citoyen, ce lundi dès 19h au Bim-Boo (Endoume). Et pour y aller, on oublie sa voiture : l’endroit est connu pour la difficulté de ses habitants à se garer… Et puis tant qu’à changer, autant commencer dès maintenant !