Géant et œuvre monumentale
Soleil Vert / Les petits bancs / Bancs Publics
Epsilonia
Sport été 13
Digitick
B.A.P.S.
Mécènes du Sud
Depuis l’Antiquité, les géants occupent dans l’imaginaire collectif « une place à leur mesure » : les Cyclopes, Pantagruel, Le géant invisible de Bram Stoker… la liste est longue de ces créatures immenses qui peuplent la littérature et le spectacle. Mais que symbolisent-ils au juste ? C’est la question à laquelle tenteront de répondre, lundi dès 18h sur l’esplanade des Docks, le scénographe Guy-Claude François, l’ethnoscénologue Françoise Gründ et François Delarozières (à qui l’on doit Le grand répertoire) lors d’un débat logiquement intitulé « Géant et œuvre monumentale ». Proposée par Lieux Publics en collaboration avec le Parc de la Villette et Horslesmurs dans le cadre de Scènes invisibles (une série de conférences sur les arts de la rue), cette manifestation offrira aussi l’occasion de voir ou revoir les incroyables machines de spectacles présentées dans le cadre de l’exposition Le Grand Répertoire .
Rens.Lieux Publics : 04 91 03 81 28
L’agenda plein à craquer en atteste : la semaine culturelle s’avère très chargée, notamment sur les planches. Les amateurs de théâtre pourront ainsi commencer dès mercredi par la Cité où la compagnie Soleil Vert joue la dernière de La voix souterraine, rugueux monologue sur la (més)estime de soi et pièce-clé du répertoire de Dostoïevski, adaptée ici sous forme d’un trio par l’aventureux Laurent de Richemond (rens. 06 63 01 13 97). Mercredi ou jeudi, un petit tour par l’Epicerie s’impose aux amateurs de marionnettes : Les petits bancs y jouent un western pas comme les autres. Dans La nuit, j’entendais les Indiens, il s’agit en effet de faire table rase des conceptions manichéennes d’Hollywood pour offrir « un autre point de vue, avec juste quelques objets, des bougies, des cailloux, des plumes… » (rens. 04 91 42 16 33). Où il sera encore question de bancs dès jeudi, de Bancs Publics pour être exact. La compagnie qui occupe le lieu d’expérimentations culturelles de la Belle de Mai — L’orpheline est une épine dans le pied de son petit nom — y explore trois jours durant l’univers de Roland Barthes avec Tout mon petit univers en miettes ; au centre, quoi ?. Une appropriation que l’on pressent fidèle au penseur français, chantre de la « mort de l’auteur » (rens. 04 91 64 60 00). Enfin, le parcours de nos théâtreux passera peut-être par la Criée, où se joue jusqu’à dimanche Dommage qu’elle soit une putain de John Ford. Loin du western imaginé (le John Ford en question est un auteur élisabéthain, pas le réalisateur américain !), la pièce raconte les amours interdites d’un couple d’Italiens à la Renaissance. Roméo et Juliette ? Non, nos malheureux amants sont frère et sœur… Pour en savoir plus, rendez-vous quai de Rive Neuve (rens. 04 91 54 70 54)
Voilà vingt ans que l’émission Epsilonia défend les musiques hors norme — expérimentales, concrètes, électroacoustiques, improvisées, industrielles, poésie sonore, field recording — sur Radio Libertaire (http://radiolib.dune2.info:5000/radiolib.m3u). La grande sœur de Cacophonies (l’émission de Maki sur Grenouille) marque l’événement en proposant un festival radiophonique tous les jeudis de mai. Diffusée sur radio Galère (88.4 FM) et à l’Embobineuse, cette manifestation endurante (dix heures de programmes par soir !), réunit des artistes aussi divers que le Marseillais Erik M, le trublion allemand Felix Kubin ou le discret orfèvre de l’electronica locale Domotic, qui ont créé des pièces spécialement pour l’occasion, à l’instar de la centaine d’autres invités (!). Rens. : http://epsilonia.free.fr
On peine à l’imaginer, mais pratiquer un sport n’est pas toujours facile : on a beau être jeune et en bonne santé, faut-il encore avoir les moyens financiers. C’est afin de démocratiser l’accès au sport que le Conseil Général relance cette année son opération « Sport été 13 ». Le principe : mettre à la disposition des 11-18 ans des chéquiers de 100 € pour faire du sport gratuitement du 3 juillet au 27 août. 15 000 chéquiers sont d’ores et déjà disponibles sur le site www.cg13.fr
Les lecteurs assidus de Ventilo l’auront sans doute noté : il y a du nouveau dans l’impitoyable univers de la billetterie de spectacles. Et la nouveauté est de taille ! Un peu à la manière de la SNCF avec IDTGV®, Digitick vous propose en effet d’acheter en ligne vos tickets de concerts, mais surtout de les imprimer chez vous ou de les télécharger sur votre portable : le rêve des flemmards comme de ceux qui n’ont jamais le temps de rien ! Cerise sur le gâteau : votre prochain concert vous coûtera deux euros de moins si vous tapez le code promo « ventilo » sur www.digitick.com/marseille/
Autre heureuse initiative, le B.A.P.S. (Bouchon anti-produits stupéfiants) ne devrait pas tarder à envahir les clubs du coin. Comme son nom l’indique, cet objet en plastique recyclable vise à lutter contre la « soumission chimique », autrement dit le fait de verser de la drogue dans le verre d’un consommateur à son insu. C’est si simple qu’on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant ! Quand on connaît les ravages que provoque le GHB (également nommée « drogue du violeur »), on mesure à sa juste valeur les effets bénéfiques de cette invention. On imagine aussi sans peine la récupération marketing dont elle va faire l’objet, mais du moment que c’est pour la bonne cause… Rens. 04 88 04 44 64 / www.BAPSproject.com
Mécènes du Sud a annoncé les projets qu’il soutiendra en 2006. Dépassant les clivages habituels et faisant preuve d’une étonnante exigence et d’une remarquable ouverture d’esprit, ses choix se portent aussi bien sur un festival défricheur, Territoires Electroniques (Biomix), que sur un opéra contemporain composé par Jean-Louis Clot (sur un livret de l’écrivain Tiphaine Samouyault), bientôt présenté au festival Les Musiques du GMEM (voir ci-contre). Dans les autres domaines, on trouve le Festival International du Documentaire (qui déménage au Palais du Pharo, malgré le jeu d’annonces de la municipalité, dont le report des travaux de la Criée laisse la scène nationale en rade pour la programmation de sa prochaine saison), les Jeudis du Comptoir des Libraires de Marseille et l’Institut de la Mode (résidence de cinq créateurs méditerranéens). Mais aussi, côté scène, ActOral à Montévidéo (une création de Benoît Bradel sur un texte d’Anne-James Chaton), un projet de la compagnie L’Art de Vivre aux Bernardines (Pascal Gobin et Jean-Paul Curnier avec une incroyable brochette d’auteurs) et une création théâtrale de Marie Vayssière au 3bisF. Pour les arts visuels, Mécènes du Sud soutient une résidence à Berlin organisée par la galerie SMP (l’excellente Bettina Samson), l’action d’Astérides (à la Friche) et celle de la galerie RLBQ (pour l’expo qui fête ses dix ans). Rens. : www.mecenesdusud.fr