Bastien Gallet, Christophe Fiat, Stéphane Bérard
Cooksound Party
Mystère, ésotérisme et cinéma
Johan Van Der Keuken
Pas Perdus
Caressez le potager
Démarrage tout en « sagesse » pour Territoires Electroniques (voir Tapage nocturne) avec la venue du brillant philosophe Bastien Gallet, qui est à l’électro ce que Greil Marcus (auteur du cultissime Lipstick Traces) est au punk. Responsable de la revue Musica Falsa, il a publié Le boucher du prince Wen-houei, l’ouvrage de référence en français sur le décloisonnement des musiques électroniques (l’équivalent d’un auteur comme Kodwo Eshun en Angleterre, dont la traduction se fait attendre). La conférence qu’il organise ce mercredi à la Cité du Livre d’Aix (17h) traite des pratiques de « recyclage » et « post-production » dans la création contemporaine. Ce qui ne serait pas pour déplaire à l’écrivain Christophe Fiat qui, suite à Héroïnes (où il était question de Courtney Love, Sissi ou Madame Mao) publie aujourd’hui La reconstitution historique : Une aventure de Louise Moore ainsi que la revue d’avant-garde Mission Impossible (où l’on trouve des vieux routiers comme Heidsieck et John Giorno et la jeune garde d’Edouard Levé à Jérôme Mauche). Empruntant à la culture populaire et à l’actualité, la revue propose des « fictions en acte pour créer des objets performatifs qui touchent parfois violemment le monde, dans un souci de réinventer des lieux à vivre. » Elle sera présentée avec une performance de Fiat (à la guitare électrique, comme d’habitude) ce jeudi à 19h pour l’ouverture du dernier volet de l’expo Action au FRAC. Proche de cet univers, Nathalie Quintane (pardon… Canette) est la superstar du nouveau film de Stéphane Bérard, en compagnie du rebelle à mèche Xavier Boussiron et du pape de l’idiotie Jean-Yves Jouannais. Précédé par la bande-annonce du prochain « blockbuster » de Bérard, Les ongles noirs sera projeté vendredi à 19h30 au cinémac, à l’occasion du finissage de son expo à RLBQ.
Notre page « A table ! » peut en témoigner : les métaphores culinaires tombent souvent à point nommé lorsqu’il s’agit de chroniquer des œuvres musicales et cinématographiques. Il paraissait donc logique que nourritures terrestres et spirituelles fassent l’objet d’une manifestation commune. Dont acte avec l’alléchant menu de la première Cooksound Party concoctée par La Plage Sonore et Parties Fines, ce jeudi dès 18h au Variétés. En guise d’hors-d’œuvre, Big Buddha livrera un de ces mixes épicés dont il a le secret. Le suicide baroque et pantagruélique mis en scène dans La grande bouffe de Marco Ferreri fera un parfait plat de résistance. Retour à la musique pour le dessert avec les succulentes galettes préparées par Parties Fines, Big Buddha et Yvi Slan. Ne reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit ! Rens. 06 13 01 30 23 / http://www.cooksound.com
Restons au cinéma mais dans un tout autre registre, puisque les Films du Delta proposent samedi à Rousset une journée « énigmatique » autour de l’ouvrage Mystère, ésotérisme et cinéma, fruit de la collaboration entre sept auteur, autant férus de 7e art que d’ésotérisme. Seront ainsi diffusés tout au long de la journée le fascinant dernier opus de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut, le meilleur de Jean-Jacques Annaud, l’enivrant et médiéval Le nom de la rose, mais aussi, actualité oblige, le navrant Da Vinci Code de Ron Howard. Mais cette seule petite ombre au tableau ne saurait nous faire bouder notre plaisir, d’autant que le concept a le mérite d’être original… et bien mystérieux. Rens. 04 42 53 36 39 / www.filmsdelta.com
Le Hollandais Johan Van Der Keuken a su imposer de film en film un regard sur le monde à nul autre pareil, l’installant ainsi au panthéon des documentaristes. D’Amsterdam Global Village à Face Value, ce globe-trotter inspiré a donné du monde un reflet humaniste, profond et viscéralement vivant. Une cinématographie universelle qui en fait l’un des grands arpenteurs du cinéma moderne. Vidéodrome et le Dakiling lui rendent hommage pour une soirée exceptionnelle, le mardi 6 juin au Dakiling, en programmant trois films (deux courts et un long) du réalisateur. Et accueillant pour l’occasion Thierry Nouel, cinéaste, ami et grand spécialiste de JVDK. En complément des films projetés, ce dernier présentera Johan Van Der Keuken, un 52 minutes consacré à la vie de ce témoin privilégié de tous les combats sociaux de la planète.
Depuis la fin de l’Apartheid, on entend guère parler de l’Afrique du Sud si n’est en termes de ballon ovale ou de requins mangeurs de surfeurs. On se précipitera donc avec curiosité ce mercredi au Comptoir de la Victorine (3e) pour passer la soirée en compagnie de l’équipe des Pas Perdus, de Retour de Johannesbourg. Dans leur valise, des photos et notes prises sur le vif par Jean Paul Curnier, un film (Là où les ancêtres mènent la Danse de Doung Anwar Jahangeer et Guy-André Lagesse), un livre (Mari-Mira, Chronique d’un Art plastique fait maison de Brice Matthieussent), de la musique, du jus de gingembre et de curieux gâteaux-piments. Mais aussi tout un « bazar » d’objets fabriqués « là-bas » avec trois bouts de ficelle, pour une exposition qui se prolongera jusqu’au 22 juin.
Sous l’impulsion du centre culturel Sarev, le Parc de la Mirabelle (12e) est depuis deux ans le théâtre d’une manifestation champêtre et pluriculturelle (danse, musique et plus). Outre une programmation bigarrée et un état d’esprit qui colle parfaitement à la délicieuse nonchalance estivale, Caressez le potager peut se targuer d’une certaine interactivité, avec la plantation d’un jardin éphémère créé en collaboration avec le public. Pour la troisième édition, les organisateurs invitent donc les jardiniers en herbe et autres contemplateurs bucoliques à faire pousser des légumes (sans OGM bien sûr) chez eux en attendant le 18 juillet, date de début du festival. Les pots sont à retirer, entre autres, à la bibliothèque de la Grognarde, à l’UDCM, dans les centres sociaux Airbel, la Rouguière, Mer et collines, au centre culturel Sarev, ainsi qu’au marché bio du cours Julien ce mercredi. Pour en savoir plus : 04 91 42 20 50