On a déjà donné, par le Cosmos Kolej dans le cadre de « Sirènes et midi net » Calme-toi Platonov !, d’après Anton Tchekhov par le Collectif Calme-toi Platonov ! L’éclipse du onze août, de Bruno Bayen Hamlet exhibition, par la Cie A travers l’étang
On a déjà donné
_Par le Cosmos Kolej dans le cadre de « Sirènes et midi net »
Depuis quatre ans maintenant, Lieux Publics crée chaque premier mercredi du mois l’évènement sur le parvis de l’Opéra au signal de la sirène des pompiers à midi pile.
Aujourd’hui, le Centre National de Création des Arts de la Rue invite le créateur du Cosmos Kolej, Wladyslaw Znorko, à se mouvoir dans un espace mis à sa disposition. Fort d’une solide expérience tant en France qu’à l’étranger, le prolixe artiste proposera aux spectateurs d’explorer de nouveaux horizons imaginaires à l’aide de nombreux objets entre art brut et art forain. Rappelons ici que cette pièce unique est écrite pour la ville et les spectateurs qui seront sur place pour ce rendez-vous mensuel. Ludique, enrichissante, unique, la troupe cultive l’art d’emmener le spectateur dans des univers créés pour qu’il se les approprie et permet ainsi l’introspection de chacun à travers des chemins qu’il ne soupçonnait pas. Ici les sirènes trouvent leur sens en tant que starter improbable d’une course à l’imagination, mini marathon de douze minutes d’expression libre et de surprenantes échappées.
_Le 2 sur le Parvis de l’Opéra
Calme-toi Platonov !
_D’après Anton Tchekhov par le Collectif Calme-toi Platonov !
Il y a deux ans, le Sextuor nous filait une bonne claque à l’anglaise en adaptant le chef d’œuvre de Martin Crimp Atteinte à sa vie. Réjouissons-nous : une partie de la compagnie de ces jeunes comédiens issus de l’ERAC nous revient sous la forme d’un collectif pour livrer une adaptation décalée du classique de Tchekhov. Sur scène, six jeunes créatures nous racontent ce grand poème polyphonique qu’est Platonov : ils nous disent l’amour et la haine, l’attraction et la répulsion qu’ils éprouvent les uns pour les autres, l’amitié fragile, les paradoxes, les excès… Leurs doutes aussi, ceux d’une jeunesse russe en perte de repères, qui se noie dans le jeu, l’alcool et le sexe avec l’énergie joyeuse du désespoir. Dans une version recentrée sur cette génération perdue, le collectif s’approprie la parole de Tchekhov en utilisant le langage du corps plus que les mots et en laissant une large place à l’improvisation pour « débrider les pulsions, éveiller les sens » et incarner ce théâtre aux résonances tellement contemporaines.
_Du 3 au 5 au Théâtre de l’Olivier (Istres)
L’éclipse du onze août
_De Bruno Bayen
Deux sœurs partent en 4L vers le village alsacien de leur enfance, dans la nuit d’une éclipse solaire — moment unique des fantasmes et des rêves peut-être inachevés ou pas réalisés. Nœud des forces qui animent les deux sœurs, l’éclipse rappelle tout ce qu’a pu laisser le non-dit, les émotions passées dont seules restent les bribes de souvenirs improbables, enrichies par l’expérience de celui qui vit les mêmes instants. C’est hors du temps que se situe le véritable cadre de cette pièce, entre introspection et partage, vers des frontières qui s’apprêtent à se cristalliser dans le devenir de ces souvenirs, confrontés à la réalité et la décrépitude de leur village d’enfance. Entre réalité du temps qui passe, empreint des souvenirs universels de l’Histoire (l’Alsace est encore marquée par la guerre) et histoire personnelle, voici venu le temps de se retrouver pour donner un sens à ce dont elle se rappellent. Ces deux personnalités, l’une légère et l’autre empreinte d’une plus profonde émotion, ainsi qu’une mise en scène nerveuse donnent tout son sens à cette pérégrination unique.
_Du 4 au 13 à la Criée
Hamlet exhibition
_Par la Cie A travers l’étang
Thomas Gonzales est un metteur en scène en devenir. Diplômé de l’ERAC et sélectionné pour la Biennale des Jeunes Créateurs 2007, son propos installe le théâtre aux frontières de la forme, du texte et du répertoire. Hamlet exhibition n’est pas un livret que l’on suit dans son entièreté, ni un puzzle qui brouillerait les pistes. Plutôt une envie de reconstruire l’idée du théâtre et du répertoire dans un monde et une diction qui nous est proche dans l’humeur, la vitesse et la construction. Que peut Hamlet au regard du monde d’aujourd’hui ? Un personnage fragile, c’est un personnage en construction ; une construction fragile, c’est une catastrophe annoncée. Hamlet exhibition joue sur le précaire et l’instable, ce qui frôle le présent, un regard de la peur sur les doigts. Derrière les codes et les conventions, derrière une infinité de situations de jeux où l’on revisite Shakespeare, il reste la présence, une respiration, un souffle sur les paupières.
_Du 7 au 9 aux Bancs Publics
CC / KGB / MR