ça planche n° 194

ça planche n° 194

Ils seront là bientôt, les hommes ?, conte de Michel Bellier par la Cie l’Egrégore
Les 13Paniers des Carboni, festival de théâtre forain et plus…
Pazzapas, manifestation urbaine proposée par le Merlan et Lieux Publics
Et puis, quand le jour s’est levé, je me suis endormie, de Serge Valetti par la Cie Vous avez dit Biz’art

Ils seront là bientôt, les hommes ?
_Conte de Michel Bellier par la Cie l’Egrégore
Un trio d’individus, Yak, Sol et Bel, jouit de minutes paisibles. Autour, la nature est sereine, l’air vivifiant. Ambiance bucolique. Mais tout corps plongé dans un milieu étranger subit une pression telle que ses facultés intellectuelles s’altèrent. Les trois compères sentent soudain sourdre une menace. Diffuse. Insaisissable. Quelle est-elle ? D’où vient-elle ? La peur est une maladie « intellectuellement » transmissible. Et nos trois clowns métaphysiques de s’enfoncer et se perdre dans la forêt de leurs angoisses où les arbres cachent plus que la forêt, plus d’une ombre… Ils seront là bientôt, les hommes ? est le chant d’une humanité qui tourne en rond, croise, sans cesse, ses propres traces et se perd en gesticulations grotesques, enfermée dans le sous-bois de ses terreurs reptiliennes. La pièce de Michel Bellier est un conte de fées paranoïaque et comique. L’humour y est aussi noir qu’une nuit sans fin.
_Jusqu’au 2 au Théâtre de Lenche

Les 13Paniers des Carboni
_Festival de théâtre forain et plus…
Devenue itinérante en 2002, la compagnie des Carboni déplace au gré de ses spectacles son petit monde loufoque au sein de sa Posada, théâtre circassien à ciel ouvert, ou du Théâtre volant, un bus capitonné de rouge et d’or. Pour la deuxième année consécutive, elle retrouve les joies de la sédentarisation en investissant le Panier, où elle a vu le jour voilà quatorze ans, pour douze jours de spectacles tous azimuts (théâtre, contes, projections, rencontres…). Les 13Paniers, c’est un peu l’histoire d’un rêve qui se concrétise : celui de l’artiste qui « vit » la cité, celui d’une union symbolique entre un quartier et une troupe, dont le seul but est de « rendre le spectateur heureux, l’impressionner, l’émouvoir, sans barrière d’âge ou d’origine sociale », en associant tradition artistique et modernité. A tout seigneur, tout honneur : les Carboni inaugureront eux-mêmes ce deuxième printemps du théâtre forain avec la centième de leur création Scaramuccia l’Européen. On y revient prochainement.
_Du 30/05 au 11/06 sur la place de la Major

Pazzapas
_Manifestation urbaine proposée par le Merlan et Lieux Publics
Décidément, le théâtre envahit la rue cette semaine puisque le Merlan et Lieux Publics croisent de nouveau leurs pratiques pour la deuxième édition de Pazzapas, autour du corps dans la ville. Quelque part entre espace urbain et pratique chorégraphique, la manifestation enchaînera une série de propositions flirtant aussi bien avec la danse qu’avec les arts plastiques, propices à s’envoyer en l’air comme à rêver éveillé. Les impressionnants Brésiliens de Membros se chargeront d’entamer les hostilités mercredi avec Meio Fio, chorégraphie tourbillonnante aux dimensions sociales et politiques. Puis, pendant trois jours, plusieurs compagnies d’ici et d’ailleurs proposeront qui une redécouverte subjective et démbulatoire du centre ville (Andrea Sonnberger et Gustavo Ciríaco), qui un Tarzan défiant l’apesanteur (Johan Lorbeer), qui des balades en trompe-l’œil (Cie Migrateurs/Transatlantique). Le tout ponctué de cinéma en plein air, d’une sardinade et d’un bal sur la plage… En bref, un événement (gratuit) qui nous botte !
_Du 30/05 au 2/06 dans la ville

Et puis, quand le jour s’est levé, je me suis endormie
_De Serge Valetti par la Cie Vous avez dit Biz’art
« Pourquoi j’étais sortie du sillon de la vie qu’on m’avait tracé à l’avance : la maternelle, l’école, le lycée, la faculté, les études de psychologie, le mariage, les trois enfants, la maison secondaire… ? Pourquoi ? Qu’est-ce que c’était, cette envie qui m’avait poussée à me retrouver ainsi, en nuisette, sous des projecteurs au tungstène ? C’était pas précisément la vie que j’avais imaginée ! » D’emblée, seule sur scène, « Je » plante le décor. Celui d’une comédienne contrariée qui revisite son parcours, jalonné d’aventures, de mésaventures, de boires et déboires — glamour et galère, rêves de gloire et tournées glauques — et dresse une galerie de portraits plus croustillants et déjantés les uns que les autres, vingt-six au total ! Revisitant le verbe exquis du Marseillais Serge Valetti, de jeux de rôles en jeux drôles, Sophie Guillemant, époustouflante, dirigée par Alain Piton, nous donne à voir l’envers du décor de son parcours de combattante sans combat…
_Les 1er et 2/06 au Point de Bascule

CC / HS