Quand la Croisette s’amuse, les rédacteurs de Ventilo ne sont jamais loin… Dernières projections, dernières impressions, dernières cuites…
Quand la Croisette s’amuse, les rédacteurs de Ventilo ne sont jamais loin… Dernières projections, dernières impressions, dernières cuites.
Mardi 21 mai
Cannes 2007, ça continue. Sauf pour Romain « toujours sans ma crème solaire » Carlioz qui est rapatrié sur Marseille pour crise de foie et coups de soleil ravageurs, c’est moche. Trois films au programme, Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel à la mise en scène très fluide, Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, adoré par Damien « To bouah » Bœuf, notre directeur artistique, qui est reparti avec l’affiche du film, et Lumière silencieuse de Carlos Reygadas, qui mériterait un prix pour sa crise de foi.
Mercredi 22
Pendant que Nas/im « foot un jour, foot toujours » Ulpat écume la plage à la recherche d’un bar qui diffusera Milan/Liverpool, les affaires continuent avec la projo du film d’animation Persepolis de la Franco-Iranienne Marjane Satrapi, qui a adapté avec brio et Vincent Paronnaud sa BD culte. Dans la foulée, on s’ennuie ferme avec L’Homme de Londres de Bela Tarr, et on se passionne pour les entrelacs amoureux de L’autre côté de Fatih Akin.
Jeudi 23
L’éblouissant Secret Sunshine de Lee Chang-Dong fait pleurer la Croisette. L’actrice sud-coréenne Jeon Do-Yeon y est bouleversante. Dans la foulée, Alexandra d’Alexander Sokourov sur les rapports entre une grand-mère et son petit-fils officier tchétchène est lénifiant. C’est bien connu, là où y a de la Tchétchène, y a pas de plaisir. Sinon, la réception de l’hôtel me prévient qu’un journaliste de Ventilo a été retrouvé nu et fin saoul sur la plage, enroulé dans un drapeau milanais, avec « Pipo » inscrit sur le front.
Vendredi 24
Antépénultième journée, l’excitation est à son comble, non, je déconne, on est tous claqués. Comme on commence à bander mou, Gilles Jacob nous offre sur un plateau un viagra filmique, le dernier Breillat, Une vieille maîtresse, avec Asia Argento et Roxane Mesquida au/à poil. Nas/im, qui bandait à part, dessoule d’un coup. Derrière, We own the night de James Gray nous laisse sur notre faim/fin, au regard de ses films précédents Little Odessa et The Yards.
Samedi 25
Dernier jour de projection, ça sent le sapin palmé. Les 130 minutes de Promise me this d’Emir Kusturica sont une vraie torture. Emir, tu nous gonfles à mettre des poules, des vieux Gitans édentés, des femmes peu farouches aux aisselles poilues et des orchestres tziganes dans tes films. Escroc, va ! Le tout dernier film projeté nous réconcilie avec le cinéma, La forêt de Mogari de Naomi Kawase émeut la Croisette. « Ça fleure bon le prix de dernière minute », me souffle l’ami nas/im qui, pour gagner chaque semaine 2 € au Loto Foot, s’y connaît en pronostics.
Dimanche 26
Le Palmarès, enfin. Comme l’avait prédit l’équipe de Ventilo à qui on la fait pas, c’est notre chouchou, 4 mois, 3 semaines et deux jours qui remporte la Palme d’Or ! La forêt de Mogari obtient le Grand Prix, le scénario revient à De l’autre côté, le Prix de la mise en scène à Julien Schnabel, celui du Prix du Jury à Persepolis, ex-aequo avec Lumière silencieuse. Gus Van Sant rentre au pays avec le Prix du 60e anniversaire, tandis que notre favorite, Jeon Do-yeon remporte le prix d’interprétation féminine et Konstantin Lavronenko, pour Le Bannissement, le masculin. Cannes 2007 est mort, nous aussi, vive Cannes !
Henri Seard