Malgré l’apparition réussie du Vélo et les bonnes intentions affichées, la place du vélo à Marseille reste problématique….
Marseille dernière au classement général
Malgré l’apparition réussie du Vélo et les bonnes intentions affichées, la place du vélo à Marseille reste problématique.
Succès du « Vélo » mis en place le 12 octobre dernier : plus de 9 000 locations enregistrées sur les trois premiers jours d’utilisation du service. 700 vélos répartis dans 80 stations, 1000 vélos et 130 stations prévus pour fin 2007 : le vélo semble enfin se faire une place à Marseille, ville réputée réfractaire au véhicule non motorisé. Pourtant, faire du vélo ici n’est pas toujours tout confort, malgré l’ensoleillement quasi constant et les nombreuses descentes (envers des aussi nombreuses montées). Rapidement, le cycliste qui s’aventure dans les rues marseillaises est amené à constater le manque criant d’aménagements cyclables, et la place prépondérante encore et toujours laissée à la voiture. Marseille, ville française dont la superficie est la plus étendue, ne compte en effet que 70 kilomètres desdits « aménagements cyclables ». On n’ose écrire « pistes », tant ce qui devrait être une voie réservée aux vélos et à eux seuls se réduit le plus souvent à un tronçon de trottoir partagé avec les piétons — à l’instar de la nouvelle voie cyclable qui vient d’être créée boulevard d’Athènes par la grâce de deux traits de peinture blanche. Et les 30 kilomètres supplémentaires prévus pour la fin de l’année ne permettront pas de rattraper Lyon (310 kms), Montpellier (300 kms), ou Bordeaux (240 kms). 80 à 90 % de la voirie sont ainsi laissés aux voitures. Et aux automobilistes irascibles, qui supportent mal de voir leur vitesse réduite par une bicyclette. Le même cycliste peut aussi s’étonner qu’on puisse construire un tramway (avec les lourds travaux que cela entraîne), censé réduire la place de la voiture en centre-ville, sans penser un seul instant à créer une piste cyclable mitoyenne. Sur la Canebière ou rue de la Libération, la chaussée est maintenant divisée en trois : piétons, voitures, et tramway. Mais de voie pour vélos, point. Après avoir effectué son trajet en slalomant entre voitures et scooters, le cycliste doit ensuite trouver un point d’attache pour sa monture : lampadaire, panneau de signalisation, poubelle, grille de travaux, tout est bon pour attacher son vélo. Les emplacements spécifiques sont quasi inexistants… et même disparaissent, comme ceux qui étaient devant l’Alcazar et que les travaux du tramway ont fait se volatiliser, sans retour pour l’instant. Ou bien encore, innovation marseillaise qui le restera sans doute, doivent être partagés avec les deux-roues motorisés. Enfin, si le cycliste est fêtard et noctambule, il doit posséder son vélo personnel : les nouveaux Vélos sont soumis au couvre-feu et restent attachés de minuit à 6h. Ne reste plus qu’à espérer que Le Vélo aura sur les Marseillais l’effet du Vélov’ sur les Lyonnais : ressortir les vélos des caves et greniers, et bravant les accidents du chemin, s’en servir à toute heure du jour ou de la nuit. En nombre, pour que la Ville mette enfin en œuvre une véritable politique des transports doux et non polluants.
Mélanie Rémond