Premier(s) rôles(s) !

 

L’académie de jeunes acteurs Moovida, chapeautée par l’association Ph’Art et Balises, a fêté sa première année d’existence en mars dernier, remportant au passage le Prix de la mise en scène au Nikon Film Festival 2020 pour le court métrage Black Blanc Beur. Zoom sur la nouvelle pépinière du cinéma phocéen…

 

« Moi, je suis parti de rien. Je n’ai pas fait d’école de cinéma. Je suis un autodidacte, j’ai tout appris sur le tas. Aujourd’hui, je me retrouve en sélection officielle. Donc on peut se dire : en travaillant dur, c’est possible. », affirme Ladj Ly, l’humble réalisateur des Misérables. Des mots qui se vérifient dans un projet dynamique. Dans le quartier Félix Pyat-Saint Mauront, les jeunes ont les métrages longs de réussite. C’est avec fierté que le jeudi 5 mars dernier, ils se sont exprimés hors champ, face au public.

Dans un contexte socio-économique et politique de plus en plus épineux, ils décrivent l’injustice prégnante de leur quotidien. Ils sont unanimes : les cours de Moovida leur prêtent une écoute et leur ouvrent des PORTES — en majuscules. Catherine Vestieu, directrice de production, souligne le potentiel et parie sur la fidélisation. Une échappatoire qui leur tend leur propre liberté. Ici, tout est co-construit. Ici, plus qu’ailleurs, les actrices et acteurs demeurent ce qu’elles et ce qu’ils sont. Visionnaires, des rêves plein la tête, ils s’adonnent au plaisir d’être, tout simplement. Personne pour juger, personne pour sévir. L’Académie leur donne ou redonne la parole, de l’énergie à revendre et une grande confiance en eux. Un substitut à ce qu’il se fait peu, par manque de moyens. Désir de renouveau pour la jeunesse, la movie-movida⁽¹⁾ marseillaise contribue à la modernisation et à l’intégration du septième art dans l’un des arrondissements des plus pauvres d’Europe, soutenue par de nombreux partenaires dont la Fondation d’Auteuil.

Avec l’aide d’une équipe de référent.e.s (Prïncia Car, Pascal Rénéric, Matthieu Ponchel…), les participant.e.s s’affirment face à l’écran. Les uns ont décroché des rôles de figuration dans Gloria Mundi, le dernier film de Robert Guédiguian, d’autres postulent à la Fémis en présentant un court qui leur permettra peut-être d’intégrer une première année rémunérée dans cette brillante institution parisienne… Avec Black Blanc Beur au Nikon, Barcelona au Festival de Clermont-Ferrand et Vendetta Lovers en cours de réalisation… Moovida se démarque et se remarque.

Tout ce qu’on leur souhaite, c’est de continuer à y croire, à adapter des scénarii sur toile blanche, à aller plus loin dans l’aboutissement de leur jeu, de leur vocation et d’eux-mêmes… Clap clap !

 

Zac Maza

 

Moovida – Académie d’Acteurs Cinéma. 1 Chemin du Marinier, 16^e.

Rens. : www.facebook.com/moovidamarseille

 

(1) La Movida est le nom donné au mouvement culturel créatif libertaire de la jeunesse qui a touché l’ensemble de l’Espagne pendant la fin de la période de la transition démocratique espagnole, au début des années 1980, après la mort du général Franco.

 

 

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Début des courts

 

Le succès de l’ouverture de l’école Kourtrajmé à Marseille est sans précédent : les inscriptions sont déjà closes pour la rentrée prochaine dans cette structure portée par la Fondation d’Auteuil et Impact Jeunes. Ladj Ly et Kim Chapiron ont inauguré, le mois dernier à La Joliette, la nouvelle école de cinéma gratuite, ouverte à toutes et à tous, sans condition d’âge ni de diplôme. Après Montfermeil où s’est implanté Kourtrajmé il y a deux ans, c’est au tour de Marseille d’accueillir le célèbre collectif : stages, masterclasses aux côtés de Guillaume Canet, de Vincent Cassel ou de Mathieu Kassovitz sont au programme. Une formation courte et intense où les jeunes pourront apprendre les techniques de cinéma afin d’intégrer rapidement le monde professionnel. Kourtrajmé fait office de légende. Une légende urbaine devenue réalité… Le 7^e Art accessible à une seule condition : la motivation ! Ladj Ly promet d’étendre le projet au plus grand nombre en ouvrant une prochaine école à Dakar et bien d’autres en Afrique en plus de l’Hexagone. Les Césars n’ont qu’à bien se tenir, la relève promet d’être assurée !

 

ZM