Les tant modernes

Plus qu’une semaine pour profiter de l’extraordinaire collection Pearlman au Musée Granet d’Aix-en-Provence. Les retardataires pourront s’offrir en prime la nocturne du samedi 4 octobre, dont le conservatoire Darius Milhaud assurera la mise en musique. Derniers jours pour une exposition d’exception.

A l’image de son ainé Albert C. Barnes, Henry Pearlman est le prototype de l’Américain arrivé à l’âge mur qui, après avoir très bien réussi sa vie professionnelle, croise un jour la peinture. Pour les deux, cette rencontre sera l’occasion d’un nouvel engagement, radical.
Difficile de ne pas poursuivre le parallèle quand on voit les différents artistes réunis par les deux hommes à quelques années d’intervalle. On retrouve chez les deux collectionneurs toute la crème de la fin du XIX^e siècle et du début du XX^e. L’âge d’or de la peinture. Courbet, Degas, Modigliani, Van Gogh, Gauguin, Lautrec, Soutine. Et bien sûr — surtout — Cézanne. On pourrait d’ailleurs regretter la trop grande place prise par ce dernier dans l’accrochage. Avec vingt-quatre œuvres sur les cinquante proposées, l’Aixois joue vraiment à domicile. Rien que de très logique, somme toute, tant il est évident que pour Pearlman (comme, une fois de plus, pour Barnes), son œuvre est centrale dans les périodes impressionniste et post-impressionniste qui l’ont particulièrement captivé. Merci à l’homme d’affaire new-yorkais qui a choisi d’acheter ces tableaux et merci au philanthrope qui a choisi de les donner à voir.
Le Musée Granet nous aura incontestablement offert l’une des plus belles expositions de l’année. Et maintenant, on attend la venue de la fondation Barnes, comme la réunion d’un précieux diptyque.

Laurent Centofanti

Chefs d’œuvres de la collection Pearlman. Cézanne et la modernité : jusqu’au 5/10 au Musée Granet (Place Saint Jean de Malte, Aix-en-Provence).
Rens. : 04 42 52 88 32 / www.museegranet-aixenprovence.fr