Ciné dimanche : Histoires d’image au Gyptis
Un certain regard
Le dimanche 8 juin, le Gyptis, qui opérera à la rentrée sa mue définitive en salle de cinéma, propose son sixième Ciné Dimanche de la saison : une journée de projections pour tous publics, autour d’une thématique précise.
Nouvelle journée de projection au sein du tout récent cinéma le Gyptis de la Belle de Mai, sur le même format développé cette année : permettre au public de découvrir lors d’une journée particulièrement riche un grand nombre d’œuvres, de 11h à minuit, le tout en entrée libre. Pour cette sixième (et dernière de la saison) édition des Ciné Dimanche, la programmation est cette fois consacrée à l’image même et sa représentation. Si le cinéma, c’est la vérité vingt-quatre fois par seconde, comme l’affirmait Godard dans Le Petit Soldat, cette journée viendra nous rappeler que l’adage n’est pas toujours systématiquement vrai. En témoigne le sublime Blow Up de Michelangelo Antonioni, dans lequel David Hemmings, photographe de mode, croit avoir imprégné sur pellicule une scène de meurtre. La subjectivité de l’impression entraîne le film vers un questionnement métaphysique de l’image. Plus tôt dans la journée, les œuvres proposées parviennent à faire le grand écart entre large public et questionnements cinéphiliques de la puissance de l’image, dans son ambiguïté propagandiste, à l’instar du Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock, du Caméraman de Keaton ou du No d’Alfredo Castro. Plus exigeant, le sublime L’Image manquante de Rithy Panh interrogera le film d’archive comme mécanisme de mémoire.
Emmanuel Vigne