Cirkopolis © Joke Schot

Cirkopolis par le Cirque Eloize au Silo

A l’usine du cirque

 

Avec Cirkopolis, le Cirque Eloize livre sa version d’un monde mécanique pas si éloigné de notre passé. Un univers qui reflète également les défauts d’un spectacle trop bien huilé.

 

Le nouveau spectacle du Cirque Eloize est un hommage direct à Métropolis de Fritz Lang, mais aussi à Brazil de Terry Gilliam, ou encore à l’univers graphique d’Enki Bilal. Entre rêve et réalité, le public suit les pérégrinations d’une troupe, faux employés de bureau et vrais comédiens, qui enchaînent les numéros en costumes sombres dans un décor d’usine. Touche-à-tout, les artistes du Cirque Eloize livrent un spectacle qui ajoute des projections visuelles recherchées aux ingrédients acrobatiques et humoristiques attendus. La sélection musicale de grande qualité, la poésie d’une comédienne faisant virevolter son cerceau géant, les allers-retours sur mât chinois ou la voltige du diabolo ne suffisent malheureusement pas à faire oublier le manque de propos ou la gratuité de certains numéros. Dans cet univers fordien de travail à la chaîne, l’engrenage des prouesses physiques et techniques a beau être bien huilé, les enfants sont plus séduits que les adultes par ce cirque qui flirte parfois, à force d’accumulations, avec la caricature. Mais que l’on se rassure : nous ayant déjà ravis dans le passé par son intelligence et son charme, Eloize est capable de nous surprendre à nouveau. Alors qu’il est déjà reparti sur les rails du succès à l’étranger, nous l’attendrons patiemment sur le quai d’une scène sudiste.

Guillaume Arias

 

Cirkopolis par le Cirque Eloize était présenté le 8/12 au Silo